Mise en lumière du tunnel ferroviaire passant sous les voies de chemin de fer de la gare de sartrouville |
Dossier réalisé par Olivier NAMIAS Ce jeune concepteur lumière a ouvert son agence en 2003. En huit ans, il a réalisé près de deux cents projets répondant à une multitude de demandes et de situations. Vincent Thiesson fait partie de ce contingent de concepteurs lumière issus du monde de l'architecture. |
Diplômé de l'école d'architecture de Paris-Belleville, il travaille six ans chez Roger Narboni, concepteur lumière qui a participé à la définition des SDAL, ou plans lumière urbains, à partir des années quatre-vingt. Il aurait volontiers intégré des agences d'architecture, mais aucune n'avait à demeure de poste de concepteur lumière. En 2003, il fonde sa propre agence, ON, et répond aux concours de maîtrise d'œuvre, en équipe avec des agences d'architecture ou seul.
Partageant avec les architectes un vocabu-laire commun, il peut aisément compren-dre leurs attentes et leurs intentions pro-jectuelles. « Avant la lumière, je perçois l'impact spatial de l'objet qui la porte. Pour moi, trois poteaux forment une paroi, un élément qui interagit avec le contexte », affirme Thiesson, qui estime que le double regard « jour-nuit » d'un espace ou d'un bâtiment est l'un des acquis fondamentaux de ses études d'architecte.
Aujourd'hui, les quatre personnes qui composent l'agence gèrent chaque année une soixantaine de projets, allant de la micro-intervention à la réalisation importante livrée au terme de nombreuses années de chantier. Parmi les architectes avec lesquels il collabore, citons entre autres l'agence Christian Devillers, Base, Reichen et Robert, Chavannes, le K architectures, la Compagnie du paysage.
EXPLORATION URBAINE
Sa formation d'architecte l'a également préparé à affronter les problématiques urbaines. En solo, l'agence ON travaille actuellement sur un plan lumière dans le centre-ville de Fontainebleau. La mise en place d'un nouvel éclairage passe par une enquête de terrain. « Nous essayons de savoir où sont placées les polarités nocturnes, pour pouvoir éventuellement les renforcer. Nous avons pour cela relevé les heures d'ouverture des boutiques, pour connaître celles qui restaient ouvertes, explique le concepteur lumière. On ne laissera la lumière que là où il y a de l'animation. Ce n'est pas parce que l'on en rajoutera que le quartier sera plus vivant. Il y a une vie urbaine parce qu'il y a un usage et ce n'est pas la lumière qui crée l'usage. De toute façon, nous aimerions tout pouvoir éteindre à 23 heures », poursuit Vincent Thiesson, en prenant clairement position dans un vaste débat sur les pratiques nocturnes.
L'agence ON réalise un autre projet surprenant avec l'agence Base, à Lyon, dans le parc du Sergent-Blandan. « C'est un travail sur la temporalité, explique Thiesson. Le projet consiste en un luminaire unique placé sur un mât auprès d'un terrain de sport. L'éclairage ne fonctionnera qu'une demi-heure, à la tombée de la nuit. Il doit permettre aux usagers des installations sportives de ranger leurs affaires et de les accompagner jusqu'à la sortie. Ensuite, la lumière s'éteindra. » Une lumière entre chiens et loups, pensée pour des usages urbains toujours plus spécifiques.
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |