Ventiler et rafraîchir sous le nouveau régime climatique I « Utiliser l’air et la masse pour rafraîchir un bâtiment, la technique n’est pas nouvelle mais reste intelligente » Entretien avec Bernard Plattner, architecte associé chez RPBW

Rédigé par Cyrille VERAN
Publié le 04/05/2023

La tour de 166 mètres de hauteur intègre une façade vitrée double peau.

Dossier réalisé par Cyrille VERAN
Dossier publié dans le d'A n°307

Renzo Piano Building Worshop

L’envie de consacrer ce dossier du mois à la question de la maîtrise climatique par l’architecture est née d’une visite de l’École normale supérieure (ENS) à Saclay réalisée par Renzo Piano Building Workshop (RPBW), à l’occasion du Prix d’10+1 2022 organisé par la revue d’architectures. L’architecte suisse Bernard Plattner parcourt avec les membres du jury cet immense édifice, expliquant les grands principes qui ont guidé les choix conceptuels sans éluder les résolutions techniques qui font la signature de l’agence. Le dispositif du traitement naturel de l’air, installé dans le bâtiment des bureaux et laboratoires, interroge dans sa sophistication architecturale et technologique : poutres-caissons, cheminées en toiture et atrium central composent avec les milliers de capteurs qui veillent au bon fonctionnement du bâtiment mais imposent aussi une maintenance vertigineuse. Nous sommes retournés à la rencontre de l’affable et sincère architecte, qui œuvre aux côtés de Renzo Piano depuis l’emblématique projet du Centre Georges-Pompidou, pour comprendre la posture de RPBW sur ce sujet de l’air.

D’a : Cela fait partie de la culture de l’agence de saisir chaque occasion de projet pour développer des innovations techniques et l’ENS à Saclay n’échappe pas à la règle. Dans cette école, vous avez proposé un système de ventilation et de rafraîchissement naturels pour les bureaux alors que la climatisation est en général privilégiée pour ces espaces. Pourquoi ce choix ?
Avant de vous répondre sur cet aspect technique spécifique, il convient de rappeler qu’au démarrage de tout projet RPBW engage toujours une réflexion générale sur les énergies nécessaires au fonctionnement du futur bâtiment et sur leur équilibre raisonnable. Cette manière de penser le projet en anticipant son usage et sa consommation invite à poser des principes élémentaires et de bon sens au moment de sa conception. À l’ENS, les grands débords de toit et les balcons protègent de manière simple du rayonnement solaire ; les failles qui scandent les longs couloirs laissent pénétrer la lumière naturelle ; le bassin qui recueille les eaux pluviales dans le jardin, placé au centre de la composition, contribue au rafraîchissement de cette pièce urbaine. Ce qui nous intéresse, c’est travailler sur les ambiances, amplifier le confort par l’architecture et non par la machine. Le grand atrium qui traverse le bâtiment des bureaux et laboratoires sur toute la longueur participe de ce confort, comme le système des poutres-caissons par lesquelles s’effectuent la ventilation naturelle et le rafraîchissement nocturne dans les bureaux et les salles classiques d’enseignement. Si tous ces choix paraissent simples, on est loin d’imaginer tous les obstacles sur lesquels on butte, notamment (...) 

Abonnez-vous à D'architectures
.

Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :

Vous n'êtes pas identifié.
SE CONNECTER S'INSCRIRE
.

> L'Agenda

Novembre 2024
 LunMarMerJeuVenSamDim
44    01 02 03
4504 05 06 07 08 09 10
4611 12 13 14 15 16 17
4718 19 20 21 22 23 24
4825 26 27 28 29 30  

> Questions pro

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6

L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l…

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6

L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent.