D’a : Cela fait partie de la culture de l’agence de saisir chaque occasion de projet pour développer des innovations techniques et l’ENS à Saclay n’échappe pas à la règle. Dans cette école, vous avez proposé un système de ventilation et de rafraîchissement naturels pour les bureaux alors que la climatisation est en général privilégiée pour ces espaces. Pourquoi ce choix ?
Avant de vous répondre sur cet aspect technique spécifique, il convient de rappeler qu’au démarrage de tout projet RPBW engage toujours une réflexion générale sur les énergies nécessaires au fonctionnement du futur bâtiment et sur leur équilibre raisonnable. Cette manière de penser le projet en anticipant son usage et sa consommation invite à poser des principes élémentaires et de bon sens au moment de sa conception. À l’ENS, les grands débords de toit et les balcons protègent de manière simple du rayonnement solaire ; les failles qui scandent les longs couloirs laissent pénétrer la lumière naturelle ; le bassin qui recueille les eaux pluviales dans le jardin, placé au centre de la composition, contribue au rafraîchissement de cette pièce urbaine. Ce qui nous intéresse, c’est travailler sur les ambiances, amplifier le confort par l’architecture et non par la machine. Le grand atrium qui traverse le bâtiment des bureaux et laboratoires sur toute la longueur participe de ce confort, comme le système des poutres-caissons par lesquelles s’effectuent la ventilation naturelle et le rafraîchissement nocturne dans les bureaux et les salles classiques d’enseignement. Si tous ces choix paraissent simples, on est loin d’imaginer tous les obstacles sur lesquels on butte, notamment (...)