Le 15 janvier 2021 a été remis le rapport sur la qualité d’usage et la qualité architecturale
du logement social. Pour la première fois ce type d’étude a été mené à la requête conjointe de trois ministères :
la culture, le logement et la transition écologique. Une des
originalités de ce groupe de
travail est aussi d’avoir rassemblé tous les acteurs, de la maîtrise d’œuvre Ã
la maîtrise d’ouvrage en passant par les habitants. Les rapporteurs font
notamment une critique dévastatrice du recours désormais systématique à la
vente en l’état futur d’achèvement (VEFA). Ils ne se privent cependant pas
d’inviter la profession d’architecte à une remise en question, via sa
formation, de ses compétences en matière de chantier. En proposant également de
lancer des expérimentations à grande échelle, cette enquête prouve qu’elle
n’est pas « un rapport de plus », mais un véritable outil doté de
propositions concrètes. Nous avons réuni pour
cette table ronde ses trois acteurs principaux :
Pierre-René Lemas, ancien directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations,
l’architecte Marie-Hélène Badia et Hervé Fontaine, directeur du développement d’ICF Habitat
La Sablière. |
Emmanuel Caille : Si la question du
logement se pose depuis toujours, il est rare qu’autant de personnes s’y
penchent. Pierre-René Lemas, vous avez présidé ce groupe de travail. En quoi
cet ambitieux rapport est important ? N’incite-t-il pas d’autre part à étendre
au logement privé vos préconisations pour le logement social ?
Pierre-René
Lemas : La commande nous
a été passée par ministère de la Culture, le ministère de l’Écologie et le
ministère du Logement en décembre 2019, peu après l’adoption de la loi ELAN
qui a suscité des espoirs en raison d’un accord entre divers acteurs comme
l’Union sociale pour l’habitat, mais aussi des inquiétudes et des interrogations
chez les acteurs de la maîtrise d’œuvre, à commencer par les architectes. Il nous
revenait d’analyser l’état des choses et de réfléchir à l’ensemble de la chaîne
constructive – réhabilitation comprise – depuis la commande jusqu’aux
rôles tenus par l’ensemble des acteurs pour regarder s’il y avait encore des
éléments de blocage, bien que le gouvernement termine à peine sa réforme
législative.
Début 2020, autour d’un comité
de pilotage composé de Marie-Hélène Badia, Hervé Fontaine et moi-même, nous
avons engagé des réflexions et des auditions en réunissant tous les acteurs du
processus de construction. La Covid et le confinement nous ont conduits Ã
recentrer le regard que nous portions sur les choses. Dès lors, la distinction
entre ce qu’est le logement social et ce qui ne l’est pas s’est estompée pour
mettre en évidence l’idée que tout l’habitat doit répondre à des impératifs de
qualité. Ce raisonnement nous a ensuite conduits à élargir la focale pour nous
intéresser à l’environnement du logement, au rôle de l’habitat dans cet
environnement et à ce que l’on trouve ou non à proximité. Ce sont des notions que
tout le monde a ressenties de façon très sensible ces derniers mois, notamment
lors du confinement.
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