Vue extérieure des façades transformées |
Dossier réalisé par Karine DANA Caractéristique
de l’urbanisme sur dalle du quartier de la gare de Lyon, cet îlot moderniste,
pour lequel Jean Dubuisson avait dessiné le masterplan, obéit au principe fonctionnaliste
de cette époque, reposant sur la séparation des flux. Pour sa transformation,
les architectes ont maintenu sa ligne de socle, porteuse de nouveaux usages
pour la ville et d’une certaine cohésion urbaine. |
Héritiers d’une situation binaire qui n’a jamais fonctionné, les architectes ont en charge la transformation d’une des quatre tours de cet ensemble immobilier marqué par son soubassement. Ils jugent que cette ligne existante, conçue pour matérialiser la désolidarisation des flux, constitue une accroche importante dans le quartier tout en étant encore opérante : elle détermine en effet un front de relations et de composition entre les bâtiments qu’ils décident de conserver mais dont ils modifient complètement la programmation et la perception. Transparent et poreux alors qu’il était hermétique et sombre, ce socle logé entre les niveaux -2 et +2 agit aujourd’hui comme une couche primaire dédiée à l’accueil du public. « La ville de Paris est très demandeuse d’un bâti ouvert mais également que les services proposés s’adressent à tous et à tout moment de la journée, explique Léonard Lassagne de l’agence Data. Difficile de savoir comment le bâtiment sera exploité, mais toujours est-il que cette capacité existe. Les espaces sont dimensionnés pour recevoir du public et leur programme est réversible selon le moment de la journée. »
Auditorium,
espaces de travail, cafétéria et autres services constituent ainsi de nouveaux
adressages depuis la rue Van Gogh. Là encore, cette nouvelle potentialité
est suspendue à la réussite de transformation de cet axe, aujourd’hui encore
caractérisé par ses différentes altimétries et ses parties découvertes et
enterrés rebutantes pour un parcours piéton. Et si les étages supérieurs de
cette tour sont occupés par des bureaux, le 17e étage,
autrefois affecté aux locaux techniques, est également reprogrammé pour
recevoir des espaces de travail ainsi qu’un bar avec un rooftop.
De la
tour, les architectes maintiennent bien sûr la qualité constructive d’origine :
un squelette constitué d’un important noyau et de piles porteuses en façade.
Ils se calent sur le rythme structurel existant mais cherchent à en amplifier la
lisibilité en projetant un habillage minéral filant et en travaillant par
double niveau pour former de grandes loges en façade. Ils rompent ainsi avec
l’effet lissé du mur-rideau qu’ils ont déposé, cherchant par un épaississement
des bandeaux à retrouver une profondeur entre les parois vitrées, ouvrantes sur
allège. Cet habillage par l’extérieur apporte une réponse thermique efficace
sans diminuer les apports lumineux et encourage à limiter les entrées d’air
climatisé, particulièrement énergivore.
À
travers cette opération qui appelle un double engagement de la part de la ville,
d’une part, et des exploitants, de l’autre, les architectes fabriquent une
figure d’exemplarité pour la transformation à venir de ce quartier. Celle-ci
passe, ici encore, par l’ouverture de ses grands îlots et leur reprogrammation
pour le public.
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |