Collège technique d'Aoyama, Makoto Sei Watanabe architecte, 1990 |
Dossier réalisé par Olivier NAMIAS L'étrange est commun dans la capitale nippone. Cependant, au cours des années quatre-vingt, la bulle immobilière poussa l'extravagance à son paroxysme. La valeur du coût de la construction, devenu négligeable par rapport au prix des terrains, encouragea la prolifération de monstres bien particuliers. |
Le chaos de la capitale japonaise offre une tanière incomparable aux monstres architecturaux. De prime abord, il semble difficile de repérer, au milieu de l'assemblage hétéroclite de tours, immeubles et micro-maisons typiquement tokyoïtes, un édifice qui se distinguerait par son caractère hors normes. Ici, l'incongru forme l'ordinaire urbain local. Peut-on rivaliser de monstruosité avec les passerelles/échangeurs pour piétons, les immeubles-gares aux souterrains tentaculaires, les voies express surélevées plongeant leurs colonnes de béton dans les anciens canaux de la ville, ou avec les gratte-ciel cherchant à atteindre des records de hauteur dans un pays sujet aux tremblements de terre ? Tokyo Sky Tree, le dernier en date, mesure 654 mètres de hauteur au sommet de son antenne. On hésite toutefois à accoler le qualificatif de monstrueux à ce géant dont la taille est l'aspect le plus remarquable, sa silhouette demeurant dans la lignée formelle de tant d'autres relais de télévision.
Plus discrets que les tours, les monstres tokyoïtes sont tapis dans les interstices de la ville. Tel immeuble « est un monstre vert sorti des marais de Floride », selon Philippe Starck, son créateur. Même dans une ville qui en a vu bien d'autres, l'édifice livré en 1989 hérita du surnom de Nanni-Nanni (quoi-quoi). Recouvert d'une peau en cuivre patiné verte, l'immeuble n'est percé que de rares meurtrières façon bunker du mur de l'Atlantique. (...)
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N° 219 - Juillet 2013
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