La tour Swiss Re (Norman & Foster), emblème de la financiarisation de la City, Londres. |
Dossier réalisé par isabelle BARAUD-SEFARTY |
Ainsi, les contrats de partenariats public-privé donnent un rôle
significatif aux banques et investisseurs ; de même, la réglementation
sur les SIIC conduit de plus en plus de sociétés foncières à se faire
coter en Bourse.
Deuxième étape : cette place plus importante
prise par les acteurs financiers se propage aux acteurs non financiers
(opérateurs, exploitants, industriels, dont le but premier est de
produire des biens, ou de gérer des services), qui dès lors
s'inscrivent dans une logique de plus en plus financière.
Cette financiarisation se traduit de la manière suivante :
1.
L'objectif de l'entreprise n'est plus seulement de dégager des marges
bénéficiaires qui lui permettent de poursuivre ou de développer son
activité mais de dégager un taux de profit équivalent à celui qu'elle
pourrait obtenir sur les marchés financiers ou via d'autres placements ; autrement dit, la vision industrielle cède la place à une logique plus spéculative.
2.
La liquidité devient un élément central et conduit à privilégier des
investissements à court terme et des produits flexibles qui pourront
être arbitrés facilement.
3. Les entreprises s'internationalisent
pour avoir accès à de nouveaux marchés, faire des économies d'échelle
mais aussi saisir les meilleures opportunités et répartir les risques.
4.
La gouvernance de l'entreprise se modifie – avec la dichotomie entre
manager et actionnaires – et le rôle des intermédiaires financiers se
développe.
5. La notion de risque devient centrale, ce qui se traduit notamment par un développement des produits dérivés (voir l'encadré sur le risque).
Par
exemple, la financiarisation de l'immobilier désigne, d'une part le
fait qu'on n'achète plus un immeuble au regard de ses caractéristiques
physiques (localisation, état, architecture…) mais en fonction de ses
caractéristiques financières (flux de loyers, flux de charges…) et
d'autre part, le fait que les intervenants du marché sont de plus en
plus dans une optique financière, avec une logique de création de
valeur (il faut dégager un rendement pour l'actionnaire) et de court
terme.
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