Marina Bay Sands, complexe hôtelier à Singapour, par Moshe Safdie Architects, 2010.
Le pitch ressemble à un prompt d’IA : « Un bateau courbé comme une banane, soutenu par trois tours en forme de pince à linge. » On peut soupçonner le client, la Las Vegas Sands Corporation, groupement de casinos et d’hôtels américain (responsable du « Venetian », pastiche de palais vénitien à Vegas, et très actif en Asie), d’avoir voulu faire un écho inversé à la vision d’un paquebot photobombant le palais des Doges. Au pied des tours de 55 étages accueillant plus de 2 500 chambres de luxe, s’étalent un centre commercial, un casino et un théâtre, tours sur lesquelles Moshe Safdie – à la manière d’un jeu de Badaboum moins amusant que son ensemble Habitat 67 à Montréal – vient poser un deck panoramique. Une longue piscine à débordement en constitue l’attrait principal. La colonisation du monde par les non-lieux pourvoyeurs de clapotis métaphysique distille une douce dépression, propre aux espaces de transit.
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