Pisé porteur et préfabrication : des innovations inspirantes pour l’Orangerie, à Lyon Confluence

Rédigé par Françoise GED
Publié le 05/11/2020

Chantier de l'Orangerie à Lyon Confluence

Dossier réalisé par Françoise GED
Dossier publié dans le d'A n°285 L’Orangerie à Lyon Confluence, achevée en 2019, étonne par ses belles arches de terre ocre dans l’environnement des nouveaux immeubles en béton qui la surplombent. Pourtant, les qualités du pisé porteur, depuis peu à l’honneur dans les revues d’architecture, ont une reconnaissance encore difficile dans le milieu des bâtisseurs.

L’Orangerie est une source d’inspiration et d’innovations, humaines et techniques, qui résultent d’expérimentations à plus petite échelle menées par Nicolas Meunier depuis une trentaine d’années. L’artisan crée l’entreprise Le Pisé en 1988, au retour du Mali où les qualités de la construction en terre sont si évidentes. La même année, il teste le pisé préfabriqué pour une maison individuelle. Les blocs de pisé sont fabriqués au sol, sur le site du chantier. La terre versée dans des moules aux dimensions variables est damée par couches successives. Les blocs ainsi produits sont levés à la grue et positionnés sur un lit de mortier d’argile. Nicolas Meunier poursuit ensuite ses investigations pour limiter la pénibilité du travail, rationaliser la mise en Å“uvre et réduire la durée du chantier avec un outil simple d’utilisation : le compacteur aérien. La station de préfabrication du pisé, qu’il a conçue en 2017 pour l’extension d’une école aux Roches-de-Condrieu, lui permet de répondre à des appels d’offres plus conséquents.

Artisanat et recherche associés dans un chantier mené par des jeunes
Le Pisé continue d’innover deux ans plus tard pour les bureaux de l’Orangerie à Lyon Confluence. Épaulée par le bureau d’études Batiserf, l’entreprise s’associe aux ingénieurs-chercheurs de l’ENTPE de Lyon pour répondre aux demandes du bureau de contrôle. Par ailleurs, elle collecte les données nécessaires pour établir le bilan carbone du chantier, utile pour les travaux de la Confédération de la construction en terre crue.
Sur le chantier, la qualité des relations humaines, la transmission joyeuse des connaissances et le partage des savoir-faire étaient frappants durant l’été 2019. L’équipe jeune et enthousiaste qui a réalisé le pisé a été associée à l’élaboration d’un matériau collectivement mis en œuvre, avec des finitions soignées. La relève est donc déjà là, à même de répondre aux enjeux environnementaux, économiques, et sociétaux d’aujourd’hui.


[ Maître d’ouvrage : OGIC – Maîtres d’œuvre : Diener & Diener Architectes associés à Clément Vergély en France, lauréats du concours international sur l’îlot B2 de Lyon Confluence ; Nicolas Meunier (entreprise Le Pisé) ; Batiserf (BET structure) ; École nationale des travaux publics de l’État (ENTPE) de Lyon – Surface : 1 060 m2 – Calendrier : livraison, juin 2020 ]

Abonnez-vous à D'architectures
.

Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :

Vous n'êtes pas identifié.
SE CONNECTER S'INSCRIRE
.

> L'Agenda

Novembre 2024
 LunMarMerJeuVenSamDim
44    01 02 03
4504 05 06 07 08 09 10
4611 12 13 14 15 16 17
4718 19 20 21 22 23 24
4825 26 27 28 29 30  

> Questions pro

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6

L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l…

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6

L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent.

Quel avenir pour les concours d’architecture publique 2/5. Rendu, indemnité, délais… qu’en d…