Local d’activité et deux logements à Montreuil - UR Bureau Architecture Urbanisme |
Dossier réalisé par NICOLAS BISENSANG, JULIA TOURNAIRE, BENJAMIN AUBRY, ERWAN BONDUELLE Architectes : UR Bureau Architecture Urbanisme Programme : deux logements et un local d’artisanat Type de MOA : autopromotion Surface SDP : 240 m2 Surface SHAB : 237 m2 + 80 m2 d’espaces extérieurs construits (70 m2 de toit-terrasse et 10 m2 de patio) Coût de construction : 501 556 euros HT Coût de revient : 706 447 euros TTC Livraison : 2020 |
Sur le site de l’ancienne
usine de fils Latex, découpée au fil du temps et de ses occupants en plusieurs
parcelles, UR Bureau Architecture Urbanisme vient de livrer une de ses
premières opérations : un petit complexe immobilier comprenant un local d’artisanat
de 140 m2 et deux logements pour deux sœurs.
Achetée il y a quelques années par l’une d’elles, l’ancienne serrurerie avait été sommairement aménagée : la halle de 140 m2 était partagée entre son activité professionnelle de catering (traiteur) et son logement. Le développement de cette activité et sa superposition de plus en plus fréquente avec les espaces domestiques nécessitaient d’imaginer un projet plus spacieux et offrant un meilleur partage entre les usages.
Dans cette ancienne usine, étrange « micmac » foncier, comprenant de nombreuses servitudes et droits de passage desservant cinq propriétés distinctes, le terrain de 216 m2 ne manquait pas de contraintes. Missionné en 2017 par une maîtrise d’ouvrage réunie en SCI (la propriétaire d’origine, rejointe par sa sœur – bailleur de la société de catering), le Bureau UR a d’abord travaillé à l’élaboration d’un programme sur mesure et à son adéquation avec les contraintes budgétaires et spatiales. La gestion des vis-à -vis était le challenge le plus important : en conservant l’emprise de l’ancienne halle et ses 50 mètres linéaires de façade, seuls 12 étaient non mitoyens. Une équation complexe entre une imbrication de volumes incluant des normes techniques et sanitaires pour la cuisine professionnelle en rez-de-chaussée, et des « envies d’habiter » différentes dans des T3 d’environ 50 m2 chacun.
Le premier logement, traversant, dispose d’une pièce de vie de 35 m2 ouverte sur la cour de l’usine par une large baie ; le second, qui hérite d’une servitude de vue sur le toit voisin, s’organise autour d’un patio central totalement ouvrable, 10 m2 extérieurs qui augmentent d’autant la surface à vivre aux beaux jours. Enfin, les deux appartements partagent une toiture accessible avec un jardin de plantes aromatiques. Pour faire face aux enjeux d’un chantier contraint par son imbrication dans l’existant, le bureau UR a très tôt impliqué l’entreprise de construction Vesta Renov, avec laquelle ils ont élaboré une solution constructive rapide, sèche et adaptée à l’accessibilité du chantier : structure métallique, planchers collaborants et béton cellulaire. Les échanges entre les clientes, le bureau d’architecture et l’entreprise ont permis de consolider le montage juridico-financier, la programmation et la mise en œuvre. Le projet démontre le rôle crucial des architectes dans l’accompagnement d’une maîtrise d’ouvrage non professionnelle pour élaborer et transformer son cadre de vie. S’il ne s’agit pas d’un contexte « pavillonnaire », le projet, par son programme, ses contraintes spatiales et son processus de fabrication, fait office de démonstrateur pour l’élaboration de futures formes « d’habiter » à petite échelle, d’une cohabitation logement-activité, d’une transition d’un foncier individuel à un environnement plus collectif et partagé.
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