Affiche de conférences "Les actes fondamentaux II" |
« Manger », « Recevoir », « Éduquer », « Méditer » : Richard Scoffier poursuit cette année son investigation sur les actes essentiels de l’humanité et leur implication dans la détermination de l’espace. Confinés chez vous, à la suite des mesures sanitaires prises par le gouvernement, nous vous invitons à visionner en ligne les deux premiers cours de notre collaborateur sur le site du Pavillon de l’Arsenal ou directement sur Dailymotion. |
« Manger »
Restaurants, cuisines,
commerces, autoroutes, marchés d’intérêt national, abattoirs et champs à perte
de vue : la terre entière a été implacablement colonisée pour que nous puissions
nous nourrir à intervalles réguliers et ne jamais être dominés par la faim
comme nos lointains ancêtres, les chasseurs-cueilleurs du néolithique qui
passaient leur vie à la recherche exclusive de leur subsistance. Mais manger
c’est aussi un corpus de gestes codifiés qui font l’objet d’un long
apprentissage. Une pratique, prescrite par de nombreux interdits, qui réclame
impérativement de s’effectuer sous le contrôle d’une communauté. Un acte, qui,
de plus, subsume le besoin animal de dévorer sous le plaisir esthétique de
goûter. Nous analyserons certains dispositifs architecturaux contemporains où
l’on se restaure tout en regardant les autres et en étant vus d’eux. Mais aussi
des lieux qui se veulent en phase avec un certain style de cuisine. Ainsi l’hôtel
restaurant Saint-James de Jean Nouvel à Bouliac, originellement conçu comme un
espace initiatique permettant de méditer sur la terre et ses produits avant de
passer à la table de Jean-Marie Amat. Ou Le Dauphin, aménagé à Paris par Rem
Koolhaas et Clément Blanchet, qui met les corps en légère tension pour qu’ils
soient à même d’apprécier les savants assemblages d’Iñaki Aizpitarte, ou encore
l’ Enigma, réalisé à Barcelone par l’agence RCR et Pau Llimona qui s’organise
comme un cristal autour des subtiles transgressions culinaires du chef catalan
Albert Adrià .
« Recevoir »
Comment penser
l’introduction de corps étrangers dans un espace privé qui conserve toujours
dans ses tréfonds la mémoire du nid, de l’antre, de la tanière ? Nous nous
rappellerons du Terrier, la nouvelle de Franz Kafka, dont le personnage
principal - humain ou animal - vit dans une galerie souterraine, hanté par la
terreur d’une intrusion fatale. Et nous reviendrons sur les différentes
manières d’inviter les autres à pénétrer dans son propre territoire tout en les
maintenant savamment à distance. Un double mouvement qui conditionne
l’organisation de l’habitat traditionnel méditerranéen comme les constructions
modernes et contemporaines. Nous analyserons comment les habitations conçus par
Le Corbusier, Ludwig Mies van der Rohe, Oscar Niemeyer, Lina Bo Bardi et Paulo
Mendes da Rocha comme celles plus récentes de Rem Koolhaas, Lacaton &
Vassal, Sou Fujimoto, Sophie Delhay ou Édouard François réglementent l’accès
des autres dans leur intimité. Sans oublier que l’hospitalité reste au
fondement du projet démocratique. Comme le met en évidence la double
signification du mot hôte qui définit aussi bien celui qui reçoit que celui qui
est reçu.
Informations pratiques
Le Pavillon de
l'Arsenal, Centre d'information, de documentation et d'exposition d'Urbanisme
et d'Architecture de Paris et de la métropole parisienne, est un lieu unique où
l'aménagement de la ville et ses réalisations architecturales sont mis à la
portée de tous.
Conférences en ligne
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