Photo de l’entrée du siège social de l’Association nationale d’opposition au suffrage des femmes, New York, 1911 |
Dossier réalisé par Stéphanie DADOUR L'architecture n'y échappe(ra) pas : en France, depuis quelques années, l'architecture est un sujet des féministes et passe sous le spectre du genre. En effet,de plus en plus d'architectes, d'urbanistes, de géographes, de politiques critiquent, dénoncent et militent contre le manque d'équité entre femme et homme dans le milieu architectural et dans l'usage des dispositifs spatiaux. Fondation d'associations, création de prix d'architecture, nouveaux enseignements dans les écoles et actions politiques cherchent à redéfinir les normes et à remettre en question les (mauvaises) habitudes. S'exprimer sur le sujet permet incontestablement de déplacer le curseur : depuis le hashtag #MeToo (BalanceTonPorc) de 2017, les plaintes pour les violences sexuelles déposées en France ont augmenté de 30% et nombre de milieux professionnels dénoncent les rapports de domination existants. Ce n'est pas une affaire de femmes puisque nous sommes collectivement impliqués dans les réflexions et les débats quant à l'évolution de notre profession et la fabrication de nos villes. |
Aborder l’architecture ou l’espace par le biais d’un regard féministe n’est pas une nouveauté. De manière générale, dans les pays occidentaux le sujet a été avancé à maintes reprises. Au XVIIe siècle, la marquise de Rambouillet conçoit un salon donnant l’honneur aux femmes. Au XVIIIe siècle, les material feminists américaines dessinent elles-mêmes des habitations propices à l’émancipation de la femme. Quant aux suffragettes britanniques, elles remettent en question la place de la femme dans l’espace et le domaine publics. Le féminisme des années 1960-1970 marque un renouvellement dans la pensée et la pratique de l’architecture en donnant davantage de visibilité aux femmes dans la profession, en valorisant différentes pratiques de l’architecture et en portant un regard critique sur la conception des dispositifs spatiaux. Réel engouement dans le milieu américain de l’architecture, ce féminisme se matérialise à travers des expositions, des écrits et des conférences. Dans le contexte architectural français, ces revendications s’inscrivent dans diverses manifestations au tournant des années 2010, engageant le plus souvent une approche tournée vers le rôle des femmes en architecture. Au même moment, en france, ce sont surtout les géographes et les urbanistes qui s’intéressent au croisement entre genre et espace. De plus en plus de collectivités françaises et européennes sont à leur tour attentives aux rapports genrés dans l’espace public, poussant les professionnels à déployer des cadres et des méthodes opératoires. Dans ces cas, ce n’est pas tant la dimension théorique qui prime, mais davantage le développement d’approches permettant de remédier à la domination masculine. Si des architectes peuvent être impliqués dans ces processus, peu d’échos sont donnés à ces approches dans le champ architectural.
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