L'architecture se réinvente en dehors des grandes métropoles - "Tant que le zéro artificialisation nette ne sera pas une mesure coercitive, l’étalement urbain en milieu rural sera toujours actif"

Rédigé par Cyrille VÉRAN
Publié le 06/02/2023

Vue d'Ambert dans le parc naturel régional du Livardois-Forez, avril 2022

Dossier réalisé par Cyrille VÉRAN
Dossier publié dans le d'A n°304

Entretien avec Christophe Ouhayoun, architecte fondateur de KOZ architectes avec Nicolas Ziesel et architecte-conseil de l’État ACE en Aubrac

Intervenant auprès des DDT, des DRAC et des DREAL et amenés à se déplacer au sein de leur département ou région dans le cadre de leurs missions, les architectes-conseils de l’État occupent depuis plusieurs décennies des postes d’observateur privilégié sur tous les territoires sans exception et ont assisté à la déprise des communes rurales. Ils posent un diagnostic inquiétant sur l’évolution des paysages dans ces territoires toujours prêts à accueillir lotissements pavillonnaires et zones commerciales en faisant fi de l’étalement urbain et de la consommation des terres. En juin 2019, le corps des ACE publiait, sous la direction de la DGALN1, l’étude « Du centre-bourg à la ville, Réinvestir les territoires », qui éclaire sur les facteurs ayant contribué à la dévitalisation des centres-bourgs. Elle se complète d’un ensemble de propositions et d’opérations exemplaires qui pourraient ouvrir la voie vers des aménagements plus vertueux. Ce sujet complexe des territoires ruraux fera également l’objet du prochain séminaire des ACE, organisé par Hervé Dubois et Christophe Ouhayoun, qui assureront la présidence du Corps en avril prochain.

D’a : En tant qu’architectes-conseils de l’État, vos missions de conseil vous amènent souvent à être sollicités dans les territoires ruraux et périurbains fragilisés. Quelles sont les causes qui ont favorisé leur dévitalisation et quel regard portez-vous sur les pratiques d’aménagement qui ont cours dans ces territoires ?

La dévitalisation des territoires ruraux et périurbains a commencé dans les années 1980, à cette époque charnière où l’on a décidé de donner aux collectivités locales la responsabilité de leur urbanisme avec la loi Defferre. La décentralisation a surtout bénéficié aux grandes villes – Nantes, Bordeaux, Lille… Elles en ont profité pour se structurer et se fortifier, confortées dans leur démarche par l’arrivée de lignes TGV, et ont gagné le statut de métropole. La concentration des richesses et des moyens dans ces grandes villes a eu pour conséquence de fragiliser les autres territoires avec, bien sûr, des disparités selon le contexte géographique et économique et selon la distance aux aires métropolitaines. Dans les métropoles, le déclin industriel a été relayé par une économie de services ; dans les territoires ruraux, cette bascule n’a pas eu lieu. (...)

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