L’hôpital de la Conception à Marseille. Jean-Luc Perez, Atelier du Prado, architecte. |
Dossier réalisé par Christine DESMOULINS |
« Si l’on
en vient à la réalité de notre travail quotidien d’architecte, on constate
que l’innovation doit être portée par l’ensemble de la filière
constructive, depuis la conception par l’architecte jusqu’à la validation
du bureau de contrôle en passant par les prérogatives du CSTB qui
sont souvent des freins, mais conditionnent l’assurance du bâtiment. » «
Sur le terrain, l’architecte doit composer avec ces contraintes. Les
études complémentaires qu’elles entraînent ne portent pas toujours
sur les aspects les plus complexes d’un chantier. Le temps d’un projet et
celui des évolutions réglementaires étant différents, l’architecte, en
tant que sachant, peut se trouver pris dans une alternance entre deux
réglementations. À l’hôpital de la Conception de Marseille, j’ai
réalisé le bâtiment dermatologique du pôle Peau en surélévation d’un
édifice existant, ce qui m’a conduit à faire passer des poteaux au
travers du bâtiment ancien. J’avais une mission d’exécution complète pour
dimensionner les structures et l’opération, qui, bien que relativement
complexe, n’a pas posé de difficulté. La nécessité d’une ATEx imposée
par le bureau de contrôle est arrivée là où je ne l’attendais pas, au
moment d’utiliser le Promplan d’ArcelorMittal, un matériau isolant
prévu par l’entreprise. Cet épisode montre à quel point un entre-temps
réglementaire et législatif peut être pénalisant pour la maîtrise
d’oeuvre et la maîtrise d’ouvrage en termes de surcroît d’études et,
conséquemment, de délai de chantier. Ce matériau conforme avant le passage
à la RT2005 était devenu impropre selon la nouvelle réglementation,
par crainte d’un « point de rosée » entraînant une condensation. Nous
avons donc proposé une isolation renforcée que la maîtrise d’ouvrage, le
BET et l’entreprise jugeaient d’autant plus convaincante qu’Arcelor
attendait en parallèle de regagner son avis technique permettant
d’utiliser à nouveau le produit en question. Le bureau de contrôle
persistant à nous imposer l’ATEx, nous avons été contraints d’étudier
avec l’entreprise l’écart entre les règles thermiques et le matériau.
Le dossier de première phase d’ATEx a été validé par le CSTB mais
l’entreprise a renoncé à poursuivre pour s’épargner le coût d’un
dépôt de 10000 euros. « Convaincu par les résolutions que nous avions
proposées et à l’écoute de la maîtrise d’oeuvre, le maître d’ouvrage
a heureusement accepté d’assumer la solution mise en oeuvre en prenant la
responsabilité en cas de sinistre. »
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