Samuel Tomatis - Alga - Expérimentations avec l'algue marine |
Du 10 juin au 18 juillet, Le Pavillon de l’Arsenal accueille les lauréats des bourses décernées par Agora Design, association qui accompagne le design français émergeant autour de projets de recherche, d’écriture et d’exposition. Une récompense bisannuelle est offerte aux jeunes designers français dont les propositions re-questionnent le geste créatif et la production d’objets. |
Cette année, les Bourses Agora pour la recherche sont décernées à Pablo Bras et Martin de Bie, tous deux liés par la volonté de détourner l’objet industriel à travers le recyclage et les logiques artisanales. Pablo Bras nourrit une réflexion autour de l’archétype du pavillon : un modèle idéal mais néanmoins figé et standardisé qui occupe une place prépondérante dans nos milieux habités. Le designer va au-delà des critiques et adopte la zone pavillonnaire comme un terrain de jeu. Le projet « Réseaux disponibles » exploite les microphénomènes artificiels comme naturels, pour en dégager un potentiel énergétique. Récupérateurs d’eau en zinc, paraboles transformées en point attracteur de chaleur capable de générer des courants d’eau chaude, production d’électricité à partir de moteurs récupérés et d’un flux d’eau de gouttière : par le biais de dispositifs intelligents, l’objet commun et industriel devient singulier.
Cette approche transparait également dans le travail de Martin de Bie. Son regard sur la présence fourmillante de composants électroniques observée à Shenzhen en Chine ou à Lomé au Togo l’amène à transposer cet univers high-tech dans le contexte artisanal, plus appliqué, positivement lent, moins productiviste. D’une volonté d’octroyer une seconde vie à l’électronique, résultent des objets hybrides entre matériaux bruts et électroniques : pièces d’orfèvrerie, textiles ou céramiques kintsugi conducteurs d’électricité s’animent par le toucher et génèrent de l’image ou du son.
A mi-chemin entre poésie et volonté de stimuler le quotidien, les dispositifs réflecteurs de Nathanaël Abeille renvoient la lumière du soleil sur les surfaces ombragées dans un effet caustique enchanteur.
Plus théorique, la recherche écrite est également récompensée avec le travail de Laure Garreau sur l’architecture industrielle de Jean Prouvé et plus particulièrement sur la première rétrospective consacrée à l’architecte en 1964. Elle commente cette exposition étrangement oubliée. De même, le designer Christopher Dessus obtient la bourse du curateur pour la mise en espace de ses réflexions sur l’acte d’offrir des fleurs.
Exposé en 2019 au Centre Pompidou mais aussi à la Villa Noailles, le lauréat Recherche 2017, Samuel Tomatis délivre une collection presque exhaustive d’expérimentations autour de l’algue marine comme matériau. Vannerie, tapisserie, émaux, meubles jusqu’au papier et à la brique de construction, le designer explore les potentialités d’une ressource que l’eutrophisation a rendue invasive.
À travers l’ensemble de ces réalisations, l’exposition nous plonge dans l’enjeu immédiat d’interroger la production d’objets et d’en modifier ses logiques, par l’artisanat, le recyclage, le low-tech et le potentiel du « déjà -là ».
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