39 logements, Saulx-les-Chartreux (91) |
Dossier réalisé par Emmanuel CAILLE 39 logements, Saulx-les-Chartreux (91) – Jean & Aline Harari architectes |
Pour échapper au sort du mitage pavillonnaire, Saulx-les-Chartreux, commune du nord de l’Essonne, a confié son aménagement à Paul Chemetov. En limite de territoires ruraux, ce bourg de 5 300 habitants a joué la densité avec des petits collectifs et des maisons mitoyennes sur la ZAC du Moulin. L’ambition environnementale s’est aussi traduite par la volonté de construire en bois. Aline et Jean Harari, qui ont déjà une grande expérience de ce matériau (ils ont livré en 2013 une opération de ce genre à Chanteloup-en-Brie), ont été missionnés par le bailleur Immobilière 3F pour réaliser 49 logements sociaux collectifs et individuels en bois massif. S’il fallait encore convaincre de la pertinence de ce choix dans le logement social, l’opération livrée cet hiver par les deux architectes ferait figure d’exemple. L’intelligence de la conception et le raffinement des détails qui en découle impressionnent chez ces architectes. Pour le collectif de 39 appartements qui nous intéresse ici, le parti a été d’utiliser des panneaux de bois contrecollé KLH en structure porteuse jusqu’à R+3. La préfabrication en usine permet de raccourcir les délais d’exécution mais exige des études précises en amont. Les panneaux, dont l’épaisseur peut varier de 51 à 297 mm, servent d’éléments de façade, de voile, de cloison et de plancher. À performance thermique égale, ils sont plus minces que le béton, offrant un gain de surface non négligeable. En façade, le panneau a une épaisseur de 9,4 cm avec une laine de roche de 18 cm, soit un mur de 35 cm bardage compris pour un immeuble BBC. Pour prévenir le vieillissement, la conception des couvertines et de toutes les parties exposées à l’eau comme en pied de mur ont dû être mis au point avec une grande rigueur. Pour éviter le grisaillement hétérogène des bardages, le pin douglas a été lasuré d’un jus blanchâtre (aging stain) qui unifie l’ensemble. Dans les appartements, le bois est apparent sur certains murs laissés bruts, et dans les escaliers, avec les menuiseries de fenêtre et sur les loggias. Le sentiment de confort, que renforcent les grands fenestrages et le raffinement des détails, donne à cette opération un statut haut de gamme qu’on ne retrouve plus aujourd’hui dans la promotion privée. À cause des contraintes acoustiques, le choix du bois a peut-être augmenté de 5 à 10 % le coût de construction mais, à moyen terme, la qualité du résultat est déjà un gage d’économies à venir pour le bailleur social.
[ MAÃŽTRISE
D’OUVRAGE : IMMOBILIÈRE 3F – MAÎTRE D’OEUVRE : JEAN & ALINE HARARI ; CHEF
DE PROJET : FRANCK LEMOINE – BET : TEKHNE INGÉNIERIE – BET STRUCTURE BOIS :
VIMEN – ACOUSTICIEN : ALHYANGE – AMO HQE : BIO CONCEPT CONSEIL – SURFACE
CONSTRUITE DES 39 LOGEMENTS DU COLLECTIF : 2 458 M2 HABITABLES – COÛT POUR
CES 39 LOGEMENTS : 4 943 000 EUROS HT, SOIT 2 010 EUROS/M2 HABITABLE – LIVRAISON
: 2016 ]
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