L'architecte à côté de son pavillon |
Une vague d’ardoise,
de la main de l’architecte japonais Junya Ishigami, couvre les Kensigton Gardens
à Londres depuis hier, pour la 19e édition du pavillon de la
Serpentine Gallery. Une seconde déferlante, faite d’accusations s’abat sur la
direction de l’institution qui serait impliquée dans des affaires douteuses. Cette année 2019
marquerait-t-elle un tournant décisif dans l’histoire de la Serpentine Gallery,
et signerait-elle la fin des fameux pavillons ? |
Junya Ishigami aime évoquer, pour décrire son pavillon, les « shakkei »,
jardins japonais où le paysage qui se découpe en arrière-plan se fond en-même
temps avec celui du jardin. Il voulait en faire de même dans les Kensigton
Gardens, le toit de la Serpentine Gallery émergeant derrière la mer d’ardoise du
pavillon. Une série de fins poteaux vient soulever un large toit ondulant de 62
tonnes, sur lequel s’empilent des plaques d’ardoise de Cumbria. « Je
voulais créer un pavillon qui semble ancien, primitif. (…) On trouve des
toits en ardoise partout dans le monde, comme ça, tout ceux qui viennent ici
pourront s’identifier à cette forme basique, archétypale ». Les élans
poétiques de l’architecte ont toutefois été freinés par la législation locale,
les désillusions de ce genre devenant habituelles pour les japonais venant
construire en Europe. Il a fallu augmenter le nombre de colonnes et ajouter des
murs de contreventement en polycarbonate qui viennent altérer la fluidité de
l’espace, voulue initialement par l’architecte.
Les désaccords qui ont opposé les fabricants locaux et l’architecte japonais sont bien peu de choses au regard de l’affaire qui s'est déclarée lors de l’ouverture du pavillon. Le jour-même de l’inauguration, la directrice Yana Peel démissionnait, après avoir été accusée, dans les pages du quotidien britannique The Guardian, d'être copropriétaire du NSO Group, une compagnie israélienne produisant des logiciels d’espionnage. Peel a justifié sa démission en déclarant qu’elle ne voulait pas que ces « attaques personnelles » aient des répercutions sur l’institution qui a connu quelques troubles ces derniers mois .La Serpentine Gallery a en effet été accusée d'avoir accepté des fonds de la part de la famille Sackler, impliquée dans la crise des opioïdes aux Etats-Unis, et avec laquelle elle s’est empressée de couper toute relation. Ishigami fait également l’objet d’accusations, pour des faits toutefois moins compromettants. On lui reproche de ne pas rémunérer tous ses employés. Le japonais se défend en affirmant que le travail gratuit des stagiaires au Japon est monnaie courante.
Les troubles de cette 19e édition pourraient
marquer un tournant dans le programme de l’institution. Un article du journal The Guardian va
jusqu’à envisager que la Serpentine Gallery abandonne ses « structures
innovantes accueillant des summer parties pour sponsors » pour se
tourner vers d’autres activités plus utiles…
Pour lire l'article publié dans The Guardian : : https://www.theguardian.com/artanddesign/2019/jun/18/serpentine-pavilion-2019-review-junya-ishigami
Jusqu’au 6 avril à la Cité de l’architecture et du patrimoine, « La saga des grands magasins … [...] |
17 ans après le projet du Grand Paris lancé par Nicolas Sarkozy, une nouvelle consultation interna… [...] |
C’est au sein de l'espace Niemeyer à Paris qu’ont été dévoilés le 6 novembre les lauréats … [...] |
L’Exposition consacrée à Philippe Prost, aura lieu jusqu’au 23 mars 2025 à la cité de l’ar… [...] |
L’exposition des lauréats du concours étudiant « (Ré) inventer l’existant » à découvrir j… [...] |
A l’occasion des Journées Nationales de l’Architecture, d’a s’associe au festival Close-Up … [...] |
Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :
Vous n'êtes pas identifié. | |||
SE CONNECTER | S'INSCRIRE |
> Questions pro |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6
L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l… |
Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6
L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent. |