N° 188 - Février 2010

d’agricultures !

Maîtriser l’espace, de l’échelle du corps à celle du paysage, imaginer ses transformations dans le temps et prévoir ses aléas. Concevoir avec la pluie, le vent, le gel et le soleil. Mettre en place une logistique, interpeller les savoir-faire. Savoir construire pour abriter les hommes, les animaux et les biens nécessaires à leur bien-être. S’appuyer sur les expériences du passé, les coutumes et les usages, mais se déprendre des habitudes. Utiliser la technologie pour s’adapter à ce qu’exige le monde d’aujourd’hui. N’est-il pas étonnant que ces qualités définissent tout autant les compétences de l’agriculteur que celles de l’architecte ?

Quelle place réserve-t-on au peuple paysan après un siècle d’exploitation, la force de travail de ses émigrants ayant alimenté la révolution industrielle et sa richesse ayant nourri les investissements d’une société en quête de haute technologie ? Durant des siècles, ils ont été les modestes architectes de remarquables écosystèmes. Symbiose entre nature et culture, ces paysages nous sont familiers mais nous les vénérons béatement comme s’il s’agissait d’un don du ciel. Quand va-t-on comprendre que pour une tonne de lait ou un quintal de blé vendus à bas prix, c’est tout un territoire et un patrimoine immobilier qu’il faut entretenir ? Que si le producteur n’est pas décemment rémunéré pour cette tâche, il sera acculé aux politiques de rendements intensifs ou à des comportements fatals aux nouvelles exigences environnementales ? Mais la condescendance à l’égard du monde agricole masque souvent notre ignorance des véritables enjeux de son évolution. Alors que l’on ne cesse d’annoncer l’obsolescence des distinctions entre villes et campagnes, ne serait-il pas temps également de s’interroger sur le rôle de chacun ? Agriculteurs, paysagistes et architectes devront apprendre à mieux travailler ensemble, les citadins devront se détacher de leur nostalgie gavée d’images bucoliques pour inventer un nouvel imaginaire où paysages rural et urbain ne s’opposeront plus.

Emmanuel Caille

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