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Dossier réalisé par Karine DANA Pour la transformation de cet ancien entrepôt industriel, les architectes ont tiré parti de la singularité de l’existant pour immiscer différentes typologies d’éléments de transition qui séquencent l’espace de travail laissé ouvert. |
À la tête d’une jeune entreprise de technologie – un studio interdisciplinaire mêlant développement et design –, les clients désireux d’un vaste espace flexible recherchaient un entrepôt pouvant être utilisé comme siège social. Implantée dans la ville de Porto, caractérisée par sa maille urbaine serrée et occupée de rez-de-chaussée d’activités, cette ancienne halle est dotée de particularités qui ont séduit les futurs utilisateurs : qualité constructive de l’existant, grande profondeur, double hauteur sous plafond et multiples dénivelés.
« Notre première et forte impression de l’espace a été liée à trois éléments, expliquent les architectes. Une vieille toiture en acier, large, incroyablement légère et délicate. Un couloir d’entrée long et sombre. Et un mur déchiré créant une ouverture informelle sur un patio. Ces trois séquences ont été maintenues et améliorées. » Pour en renforcer la lecture, ils insèrent de nouveaux éléments très dessinés, en tôle d’acier de couleur foncée, que sont des encadrements de porte très épais permettant de marquer des changements d’espaces et d’ambiance dès l’entrée, un escalier fabriqué en atelier et une mezzanine à ossature acier et parois vitrées intégrée à la toiture existante composée de sheds. Directement reliée au couloir d’entrée par un escalier métallique, cette dernière contient une salle de réunion suspendue, aux perspectives visuelles démultipliées.
Le chemin d’entrée est ainsi ponctué de portiques générant la lecture d’une succession d’espaces commandés, d’abord étroits puis dilatés, menant à un vaste espace ouvert éclairé naturellement. Développée ponctuellement, une palette de matériaux renforçant l’identité industrielle du lieu tout en l’adoucissant mêle béton poli, murs décapés, acier galvanisé, bois, verre toute hauteur, polycarbonate et cadres en métal noir. Caractérisé par ses espaces communs informels logés sous la mezzanine – petites salles pour passer des appels téléphoniques ou salles de réunion –, le rez-de-chaussée ouvre sur un grand espace de travail dédié à plusieurs postes alimentés en électricité par des boîtiers de sol. Très polyvalente, cette surface libre est aussi un espace de rassemblement caractéristique du fonctionnement de l’entreprise, qui oscille entre travail et repas. Ce grand volume très clair débouche sur un patio vitré dont le mur de maçonnerie existant est laissé en ruines.
« Comme beaucoup de jeunes studios, la structure de l’entreprise est rigoureuse mais très informelle et horizontale. Le grand volume commun dans l’entrepôt était donc une demande que nous avons complétée d’espaces plus confidentiels. Notre idée était de concevoir cet environnement de façon modulable, comprenant une cuisine et un coin salon. Un banc en bois, flexible dans son usage, peut être utilisé pour prendre un café ou de manière plus standard », ajoutent les architectes. Ainsi, le lieu s’adapte à des façons de travailler sans bureau fixe, en rotation entre la maison ou le bureau.
[ Maîtrise d’ouvrage : Moxy Headquarters – Maîtrise d’œuvre : Pablo Pita Architects ; équipe : Pablo Rebelo, Pedro Pita, Deborah Spiaggia, Maria Morais, Duarte Seabra Alves, Catarina Alegria – Consultants : Next Eng, NxTEK, Strongaxis – Entreprises : Mosinox, Esemcupim, Tal Deslumbrante – Calendrier : livraison, 2020 ]
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