Le territoire comme paysage évolutif et vivant. Le futur du patrimoine.

Rédigé par CATHERINE BRETRAM, VIGINIE LAPIERRE, LUCAS MONSAINGEON ET CATHERINE SEYLER
Publié le 20/11/2023

Dossier réalisé par CATHERINE BRETRAM, VIGINIE LAPIERRE, LUCAS MONSAINGEON ET CATHERINE SEYLER
Dossier publié dans le d'A n°312

par Francesco Bandarin, architecte-urbaniste, ancien directeur du Centre du patrimoine mondial de l’Unesco, conseiller spécial du directeur général de l’ICCROM.

Parmi tous les sites inscrits au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est exceptionnel à plusieurs points de vue. D’abord, parce que peu ont une telle envergure territoriale. Ensuite, en raison de la diversité des objets qu’on y trouve : des installations minières industrielles, des terrils, mais aussi toute la variété et la richesse de ses architectures, notamment des ensembles de logements ouvriers sociaux : c’est un catalogue incroyable de ce que la modernité a pu concevoir en la matière. C’est enfin un site chargé d’histoire, avec ses éléments de « paysage culturel » empreints d’authenticité.

Du côté de l’Unesco, la convention initiale de 1972 est longtemps restée une expression de la culture monumentale occidentale, centrée sur les monuments historiques bâtis et les artefacts. Pour y remédier, la notion de « paysage culturel » a été imaginée par l’Unesco en 1992, pour intégrer dans la convention des typologies de patrimoine qui n’étaient pas encore reconnues. Un « paysage culturel » représente une œuvre conjuguée de l’homme et de la nature, qui illustre « l’évolution de la société et des établissements humains au cours des âges, sous l’influence des atouts et/ou des contraintes physiques que présente leur environnement naturel, et des forces sociales, économiques et culturelles successives, intérieures et extérieures1 ».
Au début, cela concernait plutôt les « beaux » paysages ruraux, ou viticoles, qui captaient l’attention. Pourtant la définition même de « paysage culturel » comme interaction entre l’homme et la nature pose une question plus vaste : pourquoi la ville ne serait-elle pas un paysage culturel ? On bute alors sur le vieux cloisonnement disciplinaire et culturel entre la ville et le rural, l’urbanisme et la géographie. C’est ce qui a mené l’Unesco à adopter en 2011 la « Recommandation concernant le paysage urbain historique2 » : c’est une idée forte car on a mis dans le cadre de la conservation urbaine toute la richesse culturelle et technique des paysages.
Pour revenir au bassin minier, c’est un site exceptionnel aussi par (...)

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