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Dossier réalisé par Maryse QUINTON Maebashi, Japon Architecte : Sou Fujimoto À Maebashi, Sou Fujimoto participe à la revitalisation de la ville en signant le Shiroiya Hotel. Celui-ci comprend 25  chambres réparties dans un édifice réhabilité et un nouveau bâtiment où architecture et œuvres d’art se mêlent pour faire de cet hôtel un moteur de développement pour le quartier. |
Située à une centaine de kilomètres au nord-est de Tokyo, la ville de Maebashi, dont la prospérité reposait sur le commerce de la soie, était en déclin. En 2016, la ville a entamé sa mue avec succès sous le slogan « Where Good Things Grow » (« Là où les bonnes choses poussent »), facilitant l’installation de communautés innovantes et ouvrant la voie aux propositions disruptives. Le « modèle Maebashi » est aujourd’hui une référence pour la revitalisation des villes de taille moyenne au Japon. C’est dans ce contexte qu’est né le Shiroiya Hotel qui, à l’image de la ville, mêle architecture, urbanisme et paysage, dans le quartier Machinaka, en pleine transformation.
À l’origine du projet se trouve un terrain autrefois occupé par le Shiroiya Ryokan, une auberge japonaise traditionnelle qui avait accueilli pendant trois siècles des hôtes dans le centre de Maebashi. Sur le site, un bâtiment désuet à R+3 avait été construit dans les années 1970. Sa démolition fut un temps envisagée avant que Hitoshi Tanaka, président de JINS Eyewear Company, une marque de lunettes, ne décide de l’acheter. Il confie cette réhabilitation lourde à Sou Fujimoto qui, lors de sa première visite, explique : « Nous avons tout de suite senti qu’il était nécessaire d’agir drastiquement pour révéler toute la potentialité du lieu. Dès le début du processus de conception, nous avons décidé de démanteler les murs et les planchers sur les quatre étages pour créer un gigantesque atrium central. Cette idée initiale a inspiré les concepts architecturaux qui ont suivi. »
La commande comprenait deux volets. D’abord, cette rénovation de l’édifice principal en béton qui devient « Heritage Tower ». Puis la construction un nouveau bâtiment, « Green Tower », qui prend la forme d’un paysage habité surmonté d’une émergence. Au rez-de-chaussée du bâtiment réhabilité, l’atrium est conçu comme un salon ouvert appartenant à la ville. Il est traité comme une place publique intérieure, éclairée par les puits de lumière. Cet espace tridimensionnel se déploie jusqu’au sommet, comme une métaphore de la ville : « Cette cavité verticale forme un quartier urbain en 3D constitué de rues, qui se prolongent à partir de chemins extérieurs », résume l’architecte japonais. Dix-sept chambres s’organisent dans les étages. Adjacent, le nouveau bâtiment s’élève sur une ancienne terrasse et abrite huit chambres supplémentaires. Artistes et designers investissent tous les étages. Quatre chambres exclusives ont été livrées à l’imagination de Jasper Morrison, Michele De Lucchi, Leandro Erlich et Sou Fujimoto. À l’instar de Lawrence Weiner, qui fait de la façade son terrain de jeux, des œuvres d’art réalisées spécifiquement pour le projet participent à faire du Shiroyia Hotel une destination artistique, mêlant à la fois les touristes et les habitants, les artistes locaux et des signatures internationales.
Maître d’ouvrage : Shiroiya Hotel Inc. – Maître d’œuvre : Sou Fujimoto – Surface : 2 565 m2 (Heritage Tower : 1 744 m2 ; Green Tower : 821 m2) – Livraison : 2020
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