Extrait du "moniteur des travaux publics et du bâtiment" |
Dossier réalisé par Christine DESMOULINS |
Christian Hauvette, lui, a partiellement recentré son activité sur la
commande privée. Sur une parcelle parisienne contraignante, avenue
René-Coty, son immeuble de bureaux pour Pitch Promotion est un bon
exemple. Comme Riciotti, Fuksas, Brenac et Gonzalez, Mas et Roux,
Ferrier, Hammoutène, Marrec et Combarel, et d'autres encore, il fait
partie des équipes retenues au second tour de la consultation
promoteur-architecte organisée par la SEM Lyon Confluences, dont on
connaîtra les résultats en fin d'année. Le cahier des charges de
François Grether et Michel Desvignes impose aux promoteurs de rémunérer
les architectes dès le stade de l'offre et de leur confier une mission
complète. Attendons quelques années pour voir si la greffe prend entre
enjeux architecturaux, fonciers et commerciaux.
Pour postuler sur des concours importants et se réorienter vers la
commande privée afin de ne plus dépendre de la commande publique, Arène
et Edeikins, Bolze et Rodriguez et Mas et Roux ont monté une structure
commune, Ateliers 234.
« Longtemps lieu de la recherche, les concours sont devenus un lieu de
distribution de la commande, dit Olivier Arène. Soumis aux règles
européennes et aux règlements de toutes sortes, ce système très alourdi
n'est plus au service de la qualité architecturale. Les maîtres
d'ouvrage publics ont délégué leur mission à des mandataires ou à des
maîtres d'ouvrage délégués (SAERP, SARRY 78, les SEM…) qui interviennent
un peu partout sans être engagés dans une notion de service public. Les
projets sont souvent mal budgétés, et les maîtres d'ouvrage acceptent
rarement de l'entendre quand nous le leur démontrons. »
« Se tourner vers le privé est incontournable, et nous allons là où des
programmes attendent des professionnels, ajoute Simon Rodriguez-Pagès.
Quand Mas et Roux ont été invités pour la réalisation de la base de
maintenance de l'A 380 d'Air France, la taille de l'agence était un critère. Trois
semaines ont été nécessaires pour rédiger une note méthodologique en
partenariat avec Ateliers 234. L'offre financière et les honoraires ont
été ajustés avec la responsable administrative de la structure commune,
en sachant que le maître d'ouvrage pouvait débloquer, selon les besoins,
des missions complémentaires préalablement budgétées. À Cachan, dans le
cadre d'un concours promoteur-architecte avec Bouygues Immobilier,
l'équipe a pu apporter des idées dans une ZAC dont l'urbaniste Nicolas
Illitch avait défini le cahier des charges. L'esquisse du concours était indemnisée par Bouygues Immobilier, notre client, avec
qui nous dialoguions de la même façon que nous l'aurions fait dans le
cadre d'un marché de définition. »
Les PPP n'en restent pas moins sous surveillance. Le carnet de route de
la MIQCP de novembre 2003, qui tire un bilan de la procédure PPP/PFI en
Grande-Bretagne, en témoigne. De même que l'article (disponible sur le
site sfarchi.org) de Benoît Peaucelle, vice-président de la SFA, qui
s'interroge sur leur moralité, la confusion des rôles, la perte
d'indépendance et la dilution de responsabilités qu'ils entraînent.
Commentaire relatif à l'illustration :
Extrait du « Moniteur des travaux publics et du bâtiment » du 8.10.2004.
Notre commentaire : Ceux qui ont préféré aller se détendre ont bien fait… En effet, si 100 équipes avaient répondu, pour comparer 300 chiffres d'affaires (architectes, scénographes et BET cumulés), le jury aurait eu besoin – en comptant 5 minutes environ par dossier, et avec de bonnes lunettes pour ne pas mélanger les coefficients – de 15 000 minutes. Soit de 24 heures, sans manger ni dormir, pour examiner tous les dossiers
avant d'aller au lit bien trop las pour s'interroger sur la qualité des références architecturales ou scénographiques, qui doivent d'ailleurs, elles aussi, faire l'objet de calculs alambiqués qui nous échappent. Or, la tenue d'un jury de sélection n'excède généralement pas un après-midi…
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