Karine dana, Cécile Septet, Sergio Grazia, Léon Prost, Benjamin Vergély et Nicolas Waltefauge |
Dossier réalisé par LA RÉDACTION Rephotographier Pour que ce numéro exceptionnel de d’architectures ne soit pas simplement un « best of », mais davantage une occasion de nous interroger sur un paysage architectural en pleine transformation, nous avons voulu rephotographier les vingt bâtiments habités, vivants et tel qu’ils ont vieilli. Certains sont entretenus, d’autres moins, les habitants les transforment à leur manière et ils ne ressemblent plus toujours aux belles images inhabitées auxquelles nous sommes habitués dans les revues. Il nous a fallu demander des autorisations pour les prises de vue de tous les bâtiments, ce que tous les propriétaires ont généralement accordé avec plaisir, à l’exception du palais de justice de Nantes dont la présidence a exigé que nous payions pour le photographier, ce que nous avons refusé par déontologie. Nous avons commandé des clichés à des photographes qui ne sont pas forcément des professionnels de la photographie architecturale, et nous en avons réalisés nous-mêmes. La représentation de l’architecture est aujourd’hui uniformément et mondialement codifiée selon une même esthétique. Comme toute la presse architecturale, le magazine d’architectures n’échappe pas à ces conventions qui sont, par ailleurs largement plébiscitées par les lecteurs, qui aiment à voir magnifié ce qu’ils admirent. Cet effet est aujourd’hui renforcé par la consultation des sites internet de type ArchDaily ou Dezeen qui ont besoin, du fait de leur petit format, d’images claquantes et rapidement likeable. Nous avons pris le risque de montrer différemment ces architectures. Elles sont donc à la fois célébrées par leur présence dans la sélection et interrogées dans leur confrontation à la réalité. Les bâtiments, notamment les logements, sont livrés dans la pureté des intentions de leurs auteurs, et c’est ensuite dans la diversité des manières d’habiter que leurs qualités d’usage sont mises à l’épreuve. Cet exercice ne bouscule pas seulement nos propres habitudes d’éditeur, elles exigent aussi du lecteur qu’il se défasse de son appétence naturelle pour la séduction immédiate... Extrait de l’article de Emmanuel Caille, Vingt ans pour un bouleversement |
Karine Dana
Architecte de formation, Karine Dana travaille en tant que journaliste d’architecture et que vidéaste. Sollicitée pour ce double regard que permettent l’écriture et l’acte de filmer, elle collabore avec des agences d’architecture, d’urbanisme ou de paysage (Lacaton & Vassal, YTAA, IHA, 51N4E, l’AUC...) dans le contexte d’expositions, de publications ou de concours. Pour Karine Dana, l’enjeu principal de notre monde contemporain consiste à construire un projet « entre » les personnes, les espaces, les états de nature et de ville. Comme architecte, elle cherche à capter et à interpréter le plus précisément et délicatement possible les processus de transformation du territoire, une caméra ou un carnet de notes à la main.
Alain Delange
Alain Delange est passé de preneur de son dans l’audiovisuel à technicien son concert, puis d’assistant vidéo spécialisé dans la diffusion sur écrans géants à projectionniste. Alors que les salles de cinéma subissent une révolution technologique, il se forme en tant qu’assistant architecte. Passionné de photo, il assiste Nicolas Bets dans son travail, confirmant sa décision de revenir à la photographie. Un an après, il devient photographe et se spécialise dans l’architecture, la communication professionnelle et l’événementiel, qu’il teinte de son regard humaniste.
Sergio Grazia
Sergio Grazia est photographe professionnel spécialisé dans l’image d’architecture. Depuis 1995, il a partagé son activité entre la photographie et l’architecture. En 2003, il s’installe en France et travaille en tant qu’architecte au service de quelques agences parisiennes. Il poursuit en même temps la pratique de la photographie en se spécialisant dans l’image d’architecture. Depuis 2010, il se consacre entièrement à la photographie, et son double regard lui donne ainsi l’occasion de réaliser un grand nombre de reportages sur tout le territoire français et à l’étranger. Aujourd’hui, ses images d’architecture sont publiées régulièrement dans la presse spécialisée du monde entier.
Théophile Picard
Architecte diplômé de l’Ensa-PB, Théophile Picard travaille depuis quatre ans à l’Atelier du Rouget. Il est allé photographier la halle de Mandailles-Saint-Julien en juin, pendant le début de la saison touristique.
Léon Prost
Photographe-reporter et réalisateur de 28 ans, Léon Prost a habité en Roumanie. Il a suivi des études de réalisation. En sortant de l’école, le hasard des rencontres l’a mené à travailler comme photographe pour différents magazines : Vogue, I-D, Regain, M (le magazine du Monde)...
Cécile Septet
Diplômée de l’École de photographie Icart-Photo à Paris, Cécile Septet est Indépendante depuis plus de vingt ans. Elle a commencé par l’illustration photographique, la mise en scène, puis s’est tournée vers l’architecture. Sa rencontre avec le photographe d’architecture et portraitiste Gaston François Bergeret fut décisive, achevant sa formation. Son travail a été publié par de nombreux magazines nationaux et internationaux. Ses reportages sont destinés aux architectes, à la presse, aux institutions culturelles et aux entreprises actives dans le monde de l’architecture.
Benjamin Vergély
Benjamin Vergély est un passionné de l’image, de sa construction et de sa diffusion. Historien de formation, il a été journaliste en presse écrite pendant dix ans. Puis, après quatre ans passés au Brésil, il s’est installé à Nice en 2012 et crée Instantané Monaco, une banque d’images à destination des entreprises et institutions de la région. « La photo d’architecture est un travail particulièrement intéressant, car elle suppose de s’inscrire dans la démarche du maître d’œuvre en y apportant un regard personnel. C’est la composition d’un tableau réaliste et évocateur à partir d’un bâtiment et de son environnement, une œuvre dans l’œuvre. »
Nicolas Waltefauge
Après un CAP de photographie – « mon seul diplôme » –, Nicolas Waltefaugle découvre l’architecture auprès d’étudiants de l’école d’architecture de Nancy. « Je perçois immédiatement une cohérence entre mon approche réaliste de la photo et un sujet qui deviendra central dans mon travail, à partir de 2001, explique-t-il. Plutôt que de produire des photos léchées de projets tout juste réceptionnés, je cherche rapidement à jouer avec les dogmes de la représentation architecturale pour révéler les bâtiments tels qu’ils sont, tels qu’ils se construisent. En jouant avec la composition et la lumière, la force de la photo est aussi de mettre un objet bâti sur un socle pour le transcender. » On le comprend, Nicolas Waltefaugle préfère l’architecture en construction à celle figée dans les petites bibles des rayons « beaux livres ». « Selon moi, l’architecte devrait autant se revendiquer “bâtisseur” que “designer” », précise-t-il.
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