Entretien avec Carmelo Zappulla, directeur d’External Reference

Rédigé par Maryse QUINTON
Publié le 03/06/2024

Carmelo Zappulla, directeur d’External Reference © WOW

Dossier réalisé par Maryse QUINTON
Dossier publié dans le d'A n°317

Si l’esthétique brute a envahi le retail et l’hôtellerie, créant une nouvelle forme de convention/standard, certains continuent d’explorer l’innovation appliquée à la conception, à rebours d’une généralisation de la frugalité. C’est le cas d’External Reference, studio créé par Carmelo Zappulla et basé à Barcelone. Après des études à Palerme, il s’est établi dans la capitale catalane pour y mener une thèse de doctorat en design architectural. À l’heure où l’artisanat opère un retour en force, l’architecte crée des espaces expérimentaux en explorant le potentiel de la fabrication numérique au service de nouveaux langages formels. Il partage avec nous son approche et sa vision du retail en 2024.

D’a : D’où vous vient ce goût pour l’innovation et les outils numériques qui sont au cÅ“ur de votre pratique ?

Depuis mon enfance, ma fascination pour la technologie était évidente. J’adorais démonter des objets pour comprendre leur fonctionnement et construire des cabanes dans le jardin avec mes cousins. Cette curiosité s’étendait aux gadgets ; j’ai économisé mon argent de poche pour acheter mon premier lecteur CD portable et j’étais attiré par les hifis et les appareils photos : tout ce qui symbolisait l’innovation dans les années 1980-1990. Cette passion a persisté à l’âge adulte, notamment pendant mes études en architecture. J’ai vécu en première ligne la transition du dessin à la main – avec des règles et des équerres â€“ à l’utilisation des ordinateurs. Dès ma deuxième année à l’université, il est devenu clair pour moi à quel point la technologie était essentielle à la créativité, tant comme source d’inspiration que comme outil d’exécution.

Pendant mes années universitaires, j’ai eu l’opportunité de travailler avec la première version du logiciel de modélisation Rhinoceros et d’explorer le prototypage numérique. En 2001, j’ai envoyé un fichier pour qu’il soit imprimé en 3D dans le nord de l’Italie, une pratique qui était à cette époque à la pointe de l’innovation. Mon engagement envers la technologie s’est approfondi après l’obtention de mon diplôme, en particulier pendant mes études doctorales, où j’ai collaboré avec des institutions comme l’IAAC (Institute for Advanced Architecture of Cataloni, ndlr) et des centres de 

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