Eclairage des bureaux et commerces : s’adapter à la nouvelle mutabilité des usages

Rédigé par Isabelle ARNAUD
Publié le 24/05/2017

L’agence d’architecture OMA a conçu un nouveau luminaire pour Delta Light. Baptisé XY 180, il associe bâtonnets fluorescents et projecteurs LED.

Dossier réalisé par Isabelle ARNAUD
Dossier publié dans le d'A n°254

Si on n’éclaire pas de la même façon les lieux de travail et les espaces de vente, la lumière apporte dans les deux cas une importante valeur ajoutée. Source de confort pour les premiers, outil de vente pour les seconds, l’éclairage se modèle au gré des préférences des uns et des ambiances des autres.

Les bureaux se font de moins en moins individuels et de plus en plus partagés. Cette configuration, si elle laisse une large place à la lumière du jour qui pénètre par de grandes baies vitrées, requiert une attention particulière en ce qui concerne l’éclairage artificiel qui s’adapte à la position des postes de travail, à leur taux d’occupation, mais aussi à l’horloge biologique de l’homme. Quant aux commerces, ce n’est pas en termes de puissance que se mesure la qualité de l’éclairage, mais par le choix d’accents lumineux et de teintes de lumière orchestrés au sein de scénarios dynamiques par des luminaires au design éprouvé.


HUMAN CENTRIC LIGHTING OU L’ÉCLAIRAGE CENTRÉ SUR L’INDIVIDU   

 

La notion de bien-être au travail a désormais supplanté celle de confort. En matière d’éclairage, cela se traduit par une attention accrue portée à la modularité de la lumière, à sa commande intuitive, aux luminaires interconnectés, ou connectés tout court, ainsi qu’aux technologies capables de reproduire le rythme circadien, au plus proche de notre horloge biologique.

 

La maîtrise de l’énergie reste le fil conducteur des critères de choix de la source, majoritairement la LED pour ses faibles consommations et sa longue durée de vie, mais aussi du système d’éclairage général rendu modulable selon les préférences des utilisateurs, tant en termes d’intensité que de couleur de lumière. Il devient donc possible de créer des ambiances lumineuses blanches froides en milieu de la journée, par exemple, et une lumière plus chaude dans la soirée avec une intensité plus faible.   

 

UN ÉCLAIRAGE GÉNÉRAL MODULABLE SELON LES BESOINS   

Si l’éclairage s’est adapté aux nouvelles configurations qui se décloisonnent pour se transformer en vastes espaces de travail collaboratifs (coworking), il est devenu aussi plus précis, répondant aux besoins de chaque espace, grâce à une gestion intelligente embarquée. Ainsi, le nouvel éclairage des locaux de Gecina devait répondre à la fois aux critères d’innovation fixés par le maître d’ouvrage et aux besoins des collaborateurs, tout en s’associant au nouvel aménagement.Deux types de luminaires ont été mis en place : dans les circulations et la zone centrale, les downlights Syl-Lighter LED II de Lumiance, et dans les bureaux paysagers, les Rana Linear LED de Sylvania équipés du système de gestion Organic Response. Grâce à un préparamétrage, dès qu’un mouvement est détecté, les premiers luminaires s’allument à 100 % à un niveau d’éclairement prédéterminé et envoient un signal aux appareils voisins qui vont s’allumer à leur tour, et ainsi de suite. Au-delà de ces automatismes, la possibilité est souvent laissée à l’utilisateur d’intervenir individuellement sur l’éclairage de son poste de travail et de programmer l’ambiance lumineuse selon l’activité (réunion, entretien téléphonique, travail sur écran) ou le moment de la journée.   

 

L’INTELLIGENCE CONNECTÉE   

C’est grâce à la gestion automatique des luminaires que l’on peut obtenir le bon éclairage au bon moment et au bon endroit. Par exemple, les appareils communiquent entre eux par connexion filaire (DALI – digitable addressable lighting interface –, 1-10 V, KNX, DMX, XMX) ou par ondes. En même temps que l’interconnectivité, une autre technologie s’est développée : la communication via l’éclairage lui-même. Qu’il s’agisse de Li-Fi (lighting fidelity) ou de VLC (visible light communication), c’est la lumière des LED qui transmet des informations. Contrairement au wi-fi, qui fait appel à la partie radio du spectre électromagnétique, le Li-Fi utilise le spectre optique. Des applications ont déjà été mises en oeuvre dans des bureaux, notamment par Philips Lighting en partenariat avec le groupe Infinorsa dans la Torre Europa, à Madrid. Quatorze étages (sur 32) ont été équipés de 5 400 luminaires connectés. Outre la détection de présence, le système comprend la possibilité pour les collaborateurs de personnaliser leur éclairage, le chauffage ou la climatisation, via une application smartphone. Il permet aux gestionnaires d’optimiser l’occupation des locaux et l’efficacité globale du bâtiment. On estime à 70 % l’énergie ainsi économisée pour l’éclairage.   


Lisez la suite de cet article dans : N° 254 - Juin 2017

Abonnez-vous à D'architectures
.

Réagissez à l’article en remplissant le champ ci-dessous :

Vous n'êtes pas identifié.
SE CONNECTER S'INSCRIRE
.

> L'Agenda

Novembre 2024
 LunMarMerJeuVenSamDim
44    01 02 03
4504 05 06 07 08 09 10
4611 12 13 14 15 16 17
4718 19 20 21 22 23 24
4825 26 27 28 29 30  

> Questions pro

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 4/6

L’apparente exhaustivité des rendus et leur inadaptation à la spécificité de chaque opération des programmes de concours nuit bien souvent à l…

Quel avenir pour les concours d’architecture ? 3/6

L’exigence de rendus copieux et d’équipes pléthoriques pousse-t-elle au crime ? Les architectes répondent.

Quel avenir pour les concours d’architecture publique 2/5. Rendu, indemnité, délais… qu’en d…