Ce paysage grandiose caractéristique du pays aixois présente une forte pente, qui sur un sol calcaire à la terre ocre rouge laisse pousser un maquis dense dont le vert sombre se détache sur un ciel bleu et au soleil dur. Les deux extensions précédentes présentent des géométries décidées par le terrain, sans unité entre elles ou le cimetière initial. A contrario, l’intervention de l’Atelier Régis Roudil Architectes vient embrasser dans la forme forte d’un carré les précédentes interventions dans cette géométrie ainsi que dans la régularité des têtes de murs, qui dessinent alors une ligne régulière, un ordre humain dans la nature.
Le geste est à la fois délicat et empreint d’une certaine rusticité, une simplicité et une force archaïques. L’enceinte constituée d’un mur de pierres sèches de 1,6 mètre de hauteur et de 80 cm de large s’impose puissamment, comme la frontière d’une terre sinon sacrée, à la destination extraordinaire. Pourtant ce mur épais à même de retenir les terres évoque les puissants murs agricoles des restanques qui structurent l’ensemble du territoire provençal. Son caractère familier et local lui confère sa cohérence contextuelle. Dans le même temps, sa hauteur dote le cimetière d’une intériorité propice au recueillement tandis qu’il crée un effet de socle au massif qui se détache en contre-plongée au nord. Au sud, l’enceinte jouant du dénivelé important vient ouvrir au grand paysage tout en le cadrant.