ChartierDalix, 27, rue Popincourt, Paris 11e

Rédigé par Maryse QUINTON
Publié le 04/05/2020

Lieu de travail de ChartierDalix à Paris

Dossier réalisé par Maryse QUINTON
Dossier publié dans le d'A n°280

C’est en 2008 que Frédéric Chartier et Pascale Dalix ont fondé leur agence à Paris. Prolifique, leur activité porte principalement sur des programmes de logements et de bureaux. En 2017, associés au sein de la Nouvelle AOM avec Hardel Le Bihan et Franklin Azzi, ils remportent le concours pour repenser la tour Montparnasse. Parmi leurs chantiers en cours, ils viennent d’achever celui de la caserne de Lourcine à Paris pour l’université de droit Paris 1. À venir, la gare de La Courneuve du Grand Paris Express et un campus tertiaire de 65 000 m2 à Saint-Ouen. Depuis plusieurs années, le pôle recherche de l’agence mène également un travail sur l’intégration du vivant dans l’architecture qui a fait l’objet d’un livre1.

1. Accueillir le vivant, L’architecture comme écosystème, ChartierDalix, éditions Park Books, 2019.

 

« Nous cherchions depuis longtemps un endroit à réhabiliter entièrement. Nous l’avons trouvé par hasard Â», nous raconte Pascale Dalix qui affectionne particulièrement le 11e arrondissement. Avec Frédéric Chartier, ils ont quitté la rue de Charonne pour celle de Popincourt, quartier textile historique. Cette rue a vu arriver quelques agences d’architecture ces dernières années. À quelques encablures se sont installés LAN, Jean-Baptiste Pietri et Petitdidierprioux. Frédéric Chartier et Pascale Dalix ont été séduits par cette ancienne halle qui vendait autrefois du linge de maison et sa morphologie atypique : 6 mètres de large par 47 mètres de long, sans aucune fenêtre, sur une parcelle entièrement occupée et en mitoyenneté de toute part. « La halle avait déjà changé à plusieurs reprises de destination, il s’agissait de prolonger cette histoire et de faire basculer le lieu d’un siècle à l’autre, comme nous l’avons fait à la caserne de Lourcine, un ancien site militaire transformé en centre universitaire. Â»

Le premier acte a consisté à sacrifier des mètres carrés pour gagner en qualité et créer des espaces extérieurs : un patio au rez-de-chaussée et une terrasse au premier étage. La structure existante est conservée et complétée : « Nous nous sommes attachés à toucher le moins possible à l’existant pour conserver la singularité très forte de ce lieu. Â» Un mur-rideau est créé en façade, derrière laquelle se développe un grand volume d’un seul tenant. La trémie existante est agrandie pour que la lumière zénithale irrigue jusqu’aux confins du rez-de-chaussée, également éclairé à chaque extrémité. La verrière qui s’étire sur toute la longueur du bâtiment est rénovée avec des profilés acier et des doubles vitrages.

Ce nouvel outil de travail fut l’occasion pour l’agence de repenser son fonctionnement. Le rez-de-chaussée se transforme régulièrement en agora avec l’organisation de conférences et des présentations mensuelles internes. « Pour éviter l’étanchéité et promouvoir la culture de l’agence, un vendredi par mois, nous organisons une présentation des projets en cours. Tout le monde s’installe dans ce lieu central, sur des chaises, sur les marches. Cet espace permet de partager, de mettre en commun les choses et de valoriser la transmission qui est très importante dans notre mode de travail Â», précise Pascale Dalix, dont l’agence compte une soixantaine de collaborateurs.

Quant au sous-sol, multi-usage, il permet de stocker du matériel, les archives et un atelier maquettes : « Parce que nous avons la place, nous avons acquis du matériel pour devenir autonome sur la fabrication des maquettes. Désormais, elles sont toutes faites à l’agence, deux personnes s’en occupent à temps plein Â», poursuit l’architecte. L’agence est également un lieu d’expérimentation autour du végétal, sujet de prédilection de ChartierDalix. Les plantes ont envahi les lieux : dans tous les espaces de travail, autour de la trémie dans les jardinières installées au pied des garde-corps mais aussi sur la terrasse où l’on trouve également deux ruches et des prototypes de blocs le béton qui accueillent le vivant. Pour Pascale Dalix, « il y a plein de façons différentes de cultiver les plantes. L’univers du vivant est très empirique. Je trouve intéressant de valider nous-mêmes des expériences, d’observer comment les choses se passent, de voir comment le végétal se comporte et d’aller au-delà de ce qu’on apprend dans les livres. Cette nouvelle agence le permet. Â»

 

[ Lieu : 27, rue Popincourt, Paris 11e

Maître d’ouvrage et maître d’œuvre : ChartierDalix

Entreprises : Sylvamétal (entreprise générale), EVP (BET structure), MAPS (façadier)

Surface : 960 m2

Coût : 955 000 euros HT (hors mobilier)

Livraison : 2017 (12 mois de chantier) ]

 

 

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