Si les questions environnementales sont de
plus en plus prégnantes, les labels et les normes propres à l’univers de la construction
garantissent-ils pour autant la valeur écologique d’une architecture ? Nous
avons interrogé l’architecte Gilles Perraudin, bien connu pour ses œuvres en
pierre massive, ses expérimentations et son engagement pour une construction
écoresponsable. |
D’a : Depuis une trentaine d’années, vous avez acquis un savoir-faire et
des compétences internationalement reconnues dans le domaine de la construction
écoresponsable et écologique. Vous avez aussi compté à plusieurs reprises parmi
les finalistes du Grand Prix national d’architecture. Que pensez-vous de l’évolution
du regard porté sur ces questions dans le monde de l’architecture et de la
construction ?
Gilles Perraudin : J’observe deux
situations différentes relevant d’attitudes qui le sont aussi. D’un côté, il y
a une mobilisation croissante de jeunes architectes qui œuvrent de façon
alternative avec la volonté de faire évoluer le paradigme constructif et donc
celui de l’architecture. Ils utilisent des matériaux naturels et réfléchissent
parfois avec des habitants et des acteurs locaux à de nouveaux types de
programmes dans des lieux a priori déshérités. La seconde
attitude est la tentative de verdoiement – les Anglo-Saxons diraient greenwashing –
qui permet aux industriels de se donner bonne conscience en vantant les mérites
de produits soi-disant écologiques. Quand les préoccupations écologiques
envahissent la société dans son ensemble, et notamment nos métiers.
D’a : Labels HQE, LEED, BREEAM… Friand de ceux-ci, le monde de l’immobilier n’en reste pas moins un
grand consommateur de matières. On peut aussi s’interroger sur les systèmes
sophistiqués mis en place dans des bâtiments de plus en plus complexes pour
économiser l’énergie. Peut-on parler dans ce domaine d’un « dictionnaire
des idées reçues » ?
Ces labels donnent bonne conscience aux promoteurs, c’est surtout un outil de communication. Si à moyen ou long terme nul ne sait les utiliser, ils s’avèrent inutiles et coûteux, sans compter les dispositifs de ventilation mal entretenus devenus des nids à bactéries. Il n’est d’ailleurs pas rare qu’il y ait une divergence entre les dispositifs techniques recommandés pour faire des économies d’énergie et l’usage qui en est fait. Un ingénieur thermicien m’a rapporté cette anecdote : enquêtant sur un bâtiment labellisé qu’il avait conçu et qui n’atteignait pas les performances attendues, il s’est aperçu en contrôlant les thermostats que l’une des employées (...)
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