Anime Architecture, Stefan Riekeles, Mana Books, 22 x 28 cm, 256 p., 34,90 euros. Tokyo, Naissance d’une ville moderne, Estampes des années 1920-1930 du Edo-Tokyo Museum, Catalogue de l’exposition, Éditions Gourcuff Gradenigo-MCJP, 22 x 28 cm, 176 p., 28 euros. |
La résilience fait partie de ces qualificatifs un peu tartes à la crème souvent inspirés par la culture entre tradition et modernité de l’archipel nippon. Seul pays au monde ayant subi la bombe atomique, la culture populaire japonaise fait en effet régulièrement référence à ce traumatisme dans des œuvres fantastiques et dystopiques. L’ouvrage de Stefan Riekeles rassemble les nombreuses esquisses ayant servi de modèle aux films d’animation et mangas dont l’architecture effrayante et tentaculaire incarne les risques d’une société oubliant sa propre vulnérabilité. On y trouve ainsi parmi d’autres classiques de la pop culture, les croquis préliminaires pour Néo-Tokyo dans Akira de Katsuhiro Otomo, les dessins pour la Metropolis de Osamu Tezuka ou encore les concepts à l’origine des décors de Tokyo-3 où se déroulent les batailles ésotériques de la série animée Neon Genesis Evangelion de Hideaki Anno. Toutes les œuvres présentes dans l’ouvrage ont pour trait commun la description de mégalopoles post-traumatiques comme autant de témoignages de la déshumanisation rendue possible dans une ville aux échelles monstrueuses. La ville traumatisée est également le sujet de l’exposition « Tokyo, Naissance d’une ville moderne », en cours à la Maison de la culture du Japon à Paris et jusqu’au 1er février 2025. Ce partenariat avec le Edo-Tokyo Museum présente des estampes traditionnelles du genre Ukiyo-e réalisées entre les années 1920 et 1950. Souvent citées comme l’une des influences visuelles majeures du manga contemporain, ces estampes gravées sur bois représentaient des scènes de la vie bourgeoise urbaine japonaise entre les XVIe et XXe siècles. L’exposition se concentre sur les dernières heures de gloire de l’Ukiyo-e, à l’ouverture du japon vers la modernité voulue par la Restauration de Meiji à la fin du XIXe siècle. Cette période est marquée par une adoption rapide du mode de vie moderne contemporain de l’époque, l’urbanisation galopante de la capitale Edo (rebaptisée Tokyo à la Restauration de 1868) mais aussi et surtout par le séisme du Kantō, détruisant 70 % de la ville le 1er septembre 1923. Servant de catalyseur à la modernité, ce drame fait également office de pivot dans l’exposition dont les œuvres exposées se répartissent entre celles qui précèdent, celles qui relatent et celles qui succèdent à la destruction de la ville.
Par Tarik Abd El Gaber, Emmanuel Caille, Anne Frémy, Guillemette Morel Journel, Coline Periano. [...] |
Sans transition, Une nouvelle histoire de l’énergie, Jean-Baptiste Fressoz, Écoscène Seuil.14 x… [...] |
Compulsion, François Schuiten (dessin), Adam Roberts (scénario), Dargaud.24 x 34 cm, 128 p., 35 eu… [...] |
Les Ruines de Paris, Yves Marchand et Romain Meffre (photos), Nathan Devers (textes), Albin Michel.2… [...] |
Paris, musée du XXIe siècle, Le dix-huitième arrondissement, Thomas Clerc, Éditions de Minuit.13… [...] |
Prendre la clef des champs. Agriculture et architecture, Sébastien Marot, Éditions Wildproject.15 … [...] |
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