XTU, X-Sea-Ty |
Dossier réalisé par Cyrille VÉRAN |
« Nous avons bénéficié d’un premier dispositif d’aide à la recherche de l’État, le Fonds unique ministériel, puis du CIR pour le projet de recherche de culture de microalgues en façades. Ces deux financements ont permis de couvrir partiellement les dépenses engagées pour le dépôt de deux brevets, l’un sur la culture de microalgues et l’autre sur les photobioréacteurs1 (panneaux verriers intégrant les microalgues). Ces recherches consistent à appréhender les bâtiments comme des organismes vivants. Les propriétés de la biofaçade contribuent en effet à la régulation thermique du bâtiment, à la purification des eaux effluentes et à la dépollution de l’air. Nous avons d’abord installé un prototype dans les locaux du CSTB à Champs-sur-Marne, en exploitation actuellement. Puis dans le cadre de l’appel à idées « Réinventer Paris », nous avons proposé d’appliquer ce concept au bâtiment In Vivo-Algohouse, dans la ZAC Paris-Rive Gauche. Ce système engage un coût à l’installation, mais il est amorti après dix ans d’exploitation par l’algoculteur, selon le principe d’une location verticale. »
Modélisation
paramétrique
« La recherche a
toujours été dans l’ADN de l’agence, sous-tendue par notre curiosité pour les
sciences et notre envie de croiser les disciplines. Nous avons déposé un
troisième brevet pour l’étude d’un béton dont les propriétés physiques et
chimiques favorisent le développement de la végétation. Faute d’un modèle
économique, ce brevet a été abandonné, mais nous le réactivons actuellement
avec l’industriel Saint-Gobain.
L’un des thèmes
d’études de l’agence porte également sur la modélisation paramétrique. Nous
avons mis au point, avec un doctorant de l’École des Ponts et Chaussées, un
module d’accompagnement à la conception, qui prend en compte les facteurs tels
que la lumière, la gestion de l’énergie, les ouvertures. Cet outil a été testé Ã
Villepinte dans le cadre de la consultation pour les gares de la ligne du Grand
Paris express. Nous menons également une recherche avec l’écologue Philippe Clergeau
sur la biodiversité urbaine durable. Quelle serait la forme à donner à un
bâtiment pour favoriser les corridors écologiques en milieu urbain dense ?
Cette réflexion nous a amenés à développer avec Agrocampus Ouest, pour le
concours Imagine Angers, une jardinière minimale et connectée, alimentée par un
goutte-à -goutte, qui peut être suspendue ou accrochée en façade. Les capteurs
évaluent les bénéfices de leur installation en termes de rafraîchissement de
l’air, de production de dioxygène et d’absorption des gaz à effet de serre. »
Installer une
pédagogie autour de la recherche
« Le CIR est une
soupape, il aide à se lancer dans des programmes de recherche et d’innovation
sur les concours et à créer des partenariats sur les projets. Il a aussi permis
d’installer une vraie pédagogie autour de l’activité de recherche auprès des
équipes. Les collaborateurs sont désormais en capacité d’évaluer, dans leur
travail, ce qui relève de la recherche. Nous avons créé en 2010 un département
piloté par deux ingénieurs agronomes, qui valident avec eux ce temps consacré Ã
la R&D et les accompagnent en cas de doute. »
1. Cette recherche a
été menée avec le GEPEA, laboratoire spécialisé dans le génie des procédés, la
société AlgoSource technologies, le bureau d’études environnemental Oasiis, et
le façadier Viry ainsi que Séché environnement.
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