Paris quand même |
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Paris quand
même, Jean-Christophe
Bailly, La Fabrique, 11 x 17 cm, 240 p.,
13 euros.
Quand même, malgré tout, quoi qu’il en soit,
toujours, encore : Paris. Tout comme Léon-Paul Fargue ou Jacques Roubaud,
Bailly est un grand piéton de Paris.
Son regard est aussi plus critique, politique, ce qui l’amène à observer et à pourfendre
l’emprise du capital sur la capitale, ses anciens quartiers populaires, mais
aussi ses avenues, ses passages chers aux surréalistes, ses monuments, et jusqu’aux
comptoirs et terrasses de ses cafés. Le duo assonant formé par messieurs
Arnault et Pinault en prend pour son grade, avec la « confiscation »
par le premier de la Samaritaine de Jourdain puis Sauvage par l’hôtel
5 étoiles du Cheval Blanc – où l’on ne trouve plus rien –, et la
« métamorphose » par le second de la halle aux blés de Le Camus
de Mézières, devenue Bourse du commerce, puis « bradée au profit d’un
éclectisme chic indexé à une stratégie du placement », celui de la
fondation d’art contemporain aménagée par Ando. Deux présidents de la
République – Pompidou le moderne destructeur, Macron le bradeur libéral –
ne sont pas en reste. Car les malheurs de Paris ont désormais changé de
méthode, avec « le remplacement des pratiques de destruction brutale par
des techniques sophistiquées de dévitalisation » perpétuées par
« tout ce qu’un journalisme aux ordres appelle les élites, qui sont en
fait toujours autoproclamées » : en clair, par les lois du marché.
Depuis le pied de la statue de Montaigne face Ã
la Sorbonne aux « 3 ou 4 000 personnes dormant dehors chaque
nuit à Paris », Bailly donne, en 37 tableaux de longueur très
variable (de 3 Ã 20 pages), le portrait de multiples visages de la
capitale, de ses constructions, ses espaces publics, mais aussi de ses
habitants, de ses pratiques. Son art de la flânerie se remémore celui d’une
foule d’auteurs littéraires – Balzac, Baudelaire, Benjamin, Breton, pour s’en
tenir à une seule initiale –, puisque l’auteur n’est pas seulement un grand
marcheur, mais aussi un lecteur d’une immense érudition. Le tout dans un style
éblouissant dénué de toute afféterie, à la fois direct et précieux. GMJ
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Les Ruines de Paris, Yves Marchand et Romain Meffre (photos), Nathan Devers (textes), Albin Michel.2… [...] |
Paris, musée du XXIe siècle, Le dix-huitième arrondissement, Thomas Clerc, Éditions de Minuit.13… [...] |
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