Architecte : Boidot Robin Rédigé par Paul BOUET Publié le 11/07/2019 |
Dans la campagne
sarthoise, Julien Boidot et Émilien Robin ont livré une salle multiactivités
qui vient reconfigurer la bordure d’un village. L’architecture est réduite Ã
ses éléments essentiels et fait écho aux constructions vernaculaires du
territoire
En entrant dans Saint-Jean-du-Bois par la route, le visiteur peut noter la présence de petites constructions agricoles, parfois reconverties en débarras ou en garage, faites d’une simple structure en bois ou en brique et recouvertes de tôle métallique. La traversée du village donne ensuite à lire l’histoire accélérée et inversée du développement de la maison individuelle, depuis les nouveaux pavillons qui attendent encore leur crépi jusqu’aux demeures à étage édifiées au milieu du dernier siècle, posées sur leur garage, avant d’arriver au centre. Là sont rassemblés les quelques services municipaux : la mairie qui trône à un angle de rue, l’église dont le clocher s’annonce dans la perspective et l’école qui se signale d’abord par la clôture de sa cour. De l’autre côté de cette dernière, une salle multi-activités est venue remplacer l’ancienne salle des fêtes, vétuste et mal adaptée. On y accède par un parking bordé par l’un de ces murs en panneaux de béton préfabriqués qui connotent immédiatement les périphéries françaises. Le regard parcourt alors une prairie d’herbes basses qui s’étend jusqu’à un bois dense en fond de perspective, marquant la fin du village. Le nouvel édifice, sur le côté, ne se remarque qu’au terme de ce cheminement.
CONCENTRER
Légèrement décollée de l’école, la salle affiche d’emblée sa
vocation publique sans toutefois communiquer de manière immédiate sa
destination. Sa longue toiture de tôle métallique et sa trame implacable de
murs de parpaings pourraient laisser penser à un hangar, tandis que certains
raffinements comme les soulèvements de la toiture, les larges châssis vitrés et
le dessin de la rive du toit trahissent l’attention dont elle a fait l’objet.
Plus encore que dans leurs précédents projets (voir d’a no 250, décembre 2016),
Boidot et Robin ont ici concentré les moyens limités de ce genre d’opérations dans
ce qui fait la substance même de l’édifice. Le principe structurel et spatial
comme l’expression générale du projet sont ainsi entièrement constitués par
quelques éléments de construction courants, quoiqu’assemblés avec subtilité :
un plancher parqueté de chêne pour accueillir les différents événements, des
murs de parpaings laissés apparents, des poutres et des panneaux en bois qui
supportent la grande toiture de tôle métallique. Le second œuvre est réduit au
minimum, que ce soit pour l’acoustique, traitée directement par la forme de la
salle et par des parpaings qui piègent les sons en partie haute, ou pour la
ventilation, dont les gaines sont cantonnées aux extrémités et n’envahissent
pas le reste bâtiment. L’espace qui résulte de cette mécanique, semblable à une
halle, est investi selon les logiques du site et du climat. Les programmes
servants sont disposés dans la bande nord-est qui met à distance l’activité de
la salle par rapport aux premières maisons. Assez fermés par nécessité, ces
programmes sont néanmoins percés de quelques baies qui provoquent des
confrontations inattendues depuis la cuisine ou le lavabo des toilettes. La
façade sud-ouest, libérée de toute sujétion, s’ouvre entière - ment sur
l’extérieur. Les châssis vitrés s’y succèdent entre les portions de murs pro -
jetées vers le dehors qui portent le débord du toit et font office de
brise-soleil verticaux pour atténuer la chaleur des soirs d’été. Les activités
qu’accueillent les deux salles modulables se déroulent ainsi face à la prairie qui
apparaît comme le prolongement du bâtiment, avec le bois en fond de
perspective. Le dispositif optique revêt ici une fonction urbanistique, voire
écologique : l’espoir est que cette vue sur la nature que la nouvelle salle est
venue fabriquer conduise à la reconnaissance et à la sauvegarde de cette
lisière, mettant ainsi un terme à l’étalement du village.
Maîtres d'ouvrage : Commune de Saint-Jean-du-Bois
Maîtres d'oeuvre : Julien Boidot et Émilien Robin (architectes), Félicia Revay (chef de projet), Sunsquare Fluides, Alternative acoustique
Surface SDP : 400m²
Coût : 670 000 euros HT
Maîtres d’œuvre : Amas (architectes mandataires), FBAA (architecte associé), Sara de Gouy (arch… [...] |
Maîtres d’œuvre : Guinée*Potin (architectes), TUAL (BET fluides, environnement), ESTB (structur… [...] |
Maîtres d’œuvre : tact (architectes) ; PLBI (BET structure)Maîtres d’ouvrage : SNCF Gares &am… [...] |
Maîtres d’œuvre : DATA (architectes mandataires), Think Tank (architectes associés), EVP (ingé… [...] |
[ Maître d’ouvrage : Groupement local de coopération transfrontalièreArchitectes : Devaux &… [...] |
Clermont-Ferrand[ Maître d’ouvrage : client privé – Maître d’œuvre : Récita architecture … [...] |
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