Architecte : ChartierDalix architectes Rédigé par Cyrille VÉRAN Publié le 30/08/2022 |
Lauréat du concours pour un hôtel logistique à Vitry-sur-Seine, le projet des architectes ChartierDalix invite à contenir les flux des véhicules à l’intérieur du bâtiment pour minimiser leurs nuisances. Cette distribution, associée à la conception d’une façade végétalisée épaisse et à l’ouverture de l’établissement au public, vise à faire accepter ce programme par les habitants de ce nouveau quartier, les ardoines.
Que peut apporter un pôle logistique à la ville en termes d’aménités et de ressources, au-delà de l’utilité de la fonction ? Les architectes Frédéric Chartier et Pascale Dalix se sont posé la question lors du concours lancé en 2016 par la Sogaris dans le nouveau quartier Les Ardoines, à Vitry sur Seine. Une condition pour l’apprécier serait de trancher avec cette image d’enclave qui colle à la peau de ces bâtiments. Dès lors, leur proposition se concentre sur les dispositifs architecturaux et urbains à mobiliser pour rendre l’hôtel logistique désirable auprès des habitants du futur quartier, leur donner envie d’y entrer comme dans tout autre équipement public.
Le classement ERP (établissements recevant du public) procède de cette démarche. Il a été spécifiquement demandé par les architectes, dans un contexte où les bâtiments logistiques relèvent plus souvent de la réglementation des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), incompatible avec l’accueil du public. Les neuf cellules de l’hôtel logistique sont donc aménagées pour satisfaire aux critères d’un ERP. La requête a pu aboutir en raison de la nature des programmes, le règlement intérieur interdisant aussi tout stockage dangereux. Le bâtiment doit accueillir une messagerie (le siège social d’UPS), des commerces au rez-de-chaussée (dont le showroom de Saint-Gobain), des activités et bureaux au premier étage et 1,3 hectare d’agriculture en toiture. Les entreprises installées dans les ateliers à l’étage seront donc, pour la plupart, ouvertes au public avec cette idée de sensibiliser les habitants aux spécificités de la fabrication artisanale.
Réduire l’impact des flux
Un autre moyen de faire accepter la logistique en ville est de capter les nuisances sonores au sein du bâtiment, comme les architectes s’y étaient employés quelques années auparavant dans l’entrepôt parisien du distributeur de boissons Tafanel (voir p. 68). Reprenant ce modèle d’organisation pour le pôle des Ardoines, les quais de déchargement et rampes d’accès au premier étage sont contenus dans l’enceinte de l’hôtel logistique de manière à réduire l’impact des flux. La superposition des fonctions a certes un coût – la dalle au premier étage est dimensionnée pour supporter une charge de 10 tonnes au mètre carré. Mais la polyvalence de l’outil permet de dégager une rentabilité économique et peut apporter un réel bénéfice pour le quartier, sous réserve de sa résolution architecturale et urbaine.
La troisième singularité du projet – le jardin linéaire productif – participe de cette ambition ; offert à la vue du quartier, il résulte d’un travail sur l’épaisseur de la façade. La surface du bâtiment a volontairement été réduite pour dégager une surface de pleine terre, de 2 à 5 mètres de largeur, qui ceinture l’hôtel logistique (sauf du côté de la voie rapide). Si ces programmes appellent une imperméabilisation du sol importante, celui des Ardoines propose en compensation cet écosystème végétal qui se répand jusqu’en façade. Les recherches conduites avec un écologue ont permis d’affiner la sélection des essences selon les orientations et l’épaisseur de la bande plantée, en adaptant aussi la densité de la maille métallique qui supporte la végétation. Dans cette sélection figurent des comestibles (vignes, houblonnière, arbres fruitiers...) qui compléteront la production des jardins en toiture. L’ensemble a été confié à un même gestionnaire, « Cultures en Ville », et s’inscrira dans un circuit court puisque les récoltes seront vendues sur la place du marché adjacente ou consommées dans le restaurant au rez dechaussée. Cette épaisseur végétale est aussi une manière de mettre à distance de l’espace public la fragile mais lumineuse façade de polycarbonate qui enveloppera l’édifice et sa structure de béton. À l’intérieur, le degré des finitions s’adaptera à la destination de chaque cellule.
Maîtres d'ouvrages : Sogaris
Maîtres d'oeuvres : ChartierDalix architectes; Ingérop (TCE), Franck Boutté Consultants (HQE et thermique), BMF (économie), CSD Faces (SSI), Batyom (logistique), Atelier d’Écologie Urbaine (écologie)
Surfaces : 35 000 m2 sdp – Programme : 20 000 m2 de logistique, 10 000 m2 d’artisanat et petite industrie, 5 000 m2 de tertiaire, 13 000 m2 d’agriculture urbaine
Date de livraison : livraison, 2023
Maîtres d’œuvre : Amas (architectes mandataires), FBAA (architecte associé), Sara de Gouy (arch… [...] |
Maîtres d’œuvre : Guinée*Potin (architectes), TUAL (BET fluides, environnement), ESTB (structur… [...] |
Maîtres d’œuvre : tact (architectes) ; PLBI (BET structure)Maîtres d’ouvrage : SNCF Gares &am… [...] |
Maîtres d’œuvre : DATA (architectes mandataires), Think Tank (architectes associés), EVP (ingé… [...] |
[ Maître d’ouvrage : Groupement local de coopération transfrontalièreArchitectes : Devaux &… [...] |
Clermont-Ferrand[ Maître d’ouvrage : client privé – Maître d’œuvre : Récita architecture … [...] |
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