« Arrêter de construire ne signifie pas ne rien faire » Entretien avec Charlotte Malterre-Barthes

Rédigé par Maryse QUINTON
Publié le 17/12/2024

Dossier réalisé par Maryse QUINTON
Dossier publié dans le d'A n°322 En 2021, dans le sillage du Covid-19, Charlotte Malterre-Barthes lance un moratoire1 mondial sur les nouvelles constructions, appelant à mettre en pause la frénésie bâtisseuse pour prendre le temps de la réflexion. Une position moins radicale qu’elle n’y paraît. Architecte, urbaniste, chercheuse et professeure à l’EPFL où elle dirige le laboratoire RIOT2, elle assume sa position d’activiste et de militante. À travers ce qu’elle définit comme une « pratique stratégique », elle prône la nécessité de se tourner vers une architecture moins destructrice, non extractive et bienveillante. Elle a consacré sa thèse de doctorat à l’impact des politiques alimentaires sur l’environnement construit et a enseigné le projet urbain à la Harvard Graduate School of Design.

D’a : « Faut-il encore construire ? » est une question récurrente chez les étudiants des écoles d’architecture et qui s’invite dans le débat à l’aune de l’urgence écologique. À quel moment s’est-elle immiscée dans votre parcours ?

J’ai fait mes études d’architecture à Marseille, puis je suis partie deux années en Erasmus à la TU à Vienne. J’ai fait un certain nombre de stages, j’ai pratiqué en agence en France, en Inde puis en Suisse où j’ai déménagé. Bien que j’aie beaucoup voyagé et souvent changé d’endroit, mon parcours reste somme toute assez classique. Parce que j’ai eu besoin de réfléchir à ce que je voulais faire, j’ai fait un master d’urbanisme à l’ETH Zurich. J’ai ensuite pratiqué pendant trois ans avant qu’on m’offre un poste de recherche dans cette université. Ce qui tombait très bien car je travaillais à ce moment-là dans une agence sur un projet de densification d’un cœur urbain en Suisse. Parce que le client voulait des mètres carrés, il a fallu faire une proposition de construction dans le champ d’en face pour obtenir les surfaces supplémentaires. Ça a été la goutte d’eau. Je n’étais pas d’accord avec cette forme de pratique, je me suis alors orientée vers la recherche et lancée dans une thèse.

D’a : Quel était votre sujet ?

Cette thèse portait sur (...) 

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