l'homme d'à côté |
On
pourrait regarder "L'Homme d'à côté" pour le plaisir de
déambuler pendant deux heures dans la villa Curutchet, la seule
maison construite par Le Corbusier sur le continent américain
(1948-1954). On pourrait simplement se laisser malmener par l'humour
de Mariano Cohn et Gastón Duprat, les deux réalisateurs argentins
de ce film qui a déjà raflé de nombreux prix (Premios Sur, Sundance). Mais L'Homme d'à côté, le voisin que
Le Corbusier n'avait pas prévu est surtout une œuvre
cinématographique dont le style, faussement nonchalant, est au
service d'une narration qui ne dévoile qu'à la fin sa puissance
de démonstration.
Leonardo est un designer quadra qui a réussi. Sa famille, ses amis, sa voiture – et bien sûr sa maison – sont le signe de cette réussite. La lumière et la fluidité des espaces corbuséens dans lesquels il évolue à huis clos sont à l'image de cette harmonie, mode de vie stéréotypé de « bobo » de magazine, loin de la trivialité de la plèbe. Et c'est justement pour sortir des ténèbres dans lesquelles les cantonne l'imagination de ces bourgeois qu'un plébéien voisin va percer une fenêtre indiscrète et illégale dans l'arrière-cour de la cuisine de la célèbre villa. Au bon goût faussement discret de Leonardo, Victor, le voisin en quête de lumière, va opposer sa virilité, sa vitalité et sa générosité. Il le harcèle, alterne menaces et camaraderie, pelote les filles et commet de terribles sculptures (des « accumulations » rouges façon Arman, faites de fusils et de balles de 9 mm représentant le vagin de sa mère!). Victor devient le grain de sable qui va détraquer la belle mécanique du designer chic et révéler l'hypocrisie masquant ses désordres amoureux, familiaux et professionnels. À la mise en scène de la réussite sociale de Leonardo dans le sublime cadre de Le Corbusier, répond le théâtre de marionnettes de son truculent voisin : un carton pour décor, une banane comme sofa lubrique, des tranches de jambon pour tapis, du ketchup au mur et le ballet peut commencer avec deux bottes country au bout des doigts ! Avec leur art consommé du décalage, Mariano Cohn et Gastón Duprat distillent un humour dont la causticité renvoie l'homme de goût moderne à sa propre veulerie. EC L'homme d'à côté, un film de Mariano Cohn et Gastón Duprat avec Rafael Spregelburg et Daniel Araoz. Sortie le 4 mai 2011. |
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