Portrait de Hélio Olga de Souza Jr. |
Dossier réalisé par Dominique GAÜZIN-MULLER Dans ce pays recouvert par les plus grandes forêts du monde, il peut sembler paradoxal qu’un ingénieur constructeur spécialisé dans le bois soit présenté comme un pionnier. C’est pourtant le cas du Pauliste Hélio Olga dont le talent, l'ingéniosité et l’éthique d’écoresponsabilité ont su fédérer autour de lui les meilleurs architectes du Brésil. |
Si l’on regrette que la grande commande publique et privée brésilienne ne fasse pas appel au talent de ces concepteurs, nous nous consolerons en découvrant ces réalisations dont les contextes et les programmes ont – vus d’Europe – un goût de paradis. Des petites maisons en bois brut pour Zanine en 1978 aux impressionnantes structures en lamellé-collé d’aujourd’hui, l’ingénieur-constructeur Hélio Olga a fortement influencé l’évolution de l’architecture en bois au Brésil. Son parcours, porté par une éthique écologique et sociale, est balisé d’étapes dictées par une ambition écoresponsable de plus en plus exigeante.
En quatre décennies, les structures élégantes et précises d’Hélio Olga ont redonné aux Brésiliens l’envie de construire en bois. Avec l’entreprise ItaConstrutora, qu’il a créée avec son père en 1980, cet ingénieur a conçu et mis en Å“uvre près de 1600 bâtiments, des pavillons de plage à des structures de grande envergure. Au cours des premières années de sa carrière, il a collaboré avec José Zanine Caldas, architecte autodidacte qui construisait, avec du bois brut issu de la forêt amazonienne, des maisons et du mobilier tissant des liens entre vernaculaire et modernité. Hélio a d’ailleurs bâti pour sa famille une petite maison dessinée par Zanine avant de concevoir avec Marcos Acayaba, sur la même colline dominant São Paulo, sa fameuse «maison-tour». Plaidoyer en faveur d’une honnêteté structurelle, garante de rigueur fonctionnelle et de qualité plastique, ce bâtiment manifeste a convaincu beaucoup de clients et servi d’initiation à de nombreux professionnels. Il est à l’origine de l’éclosion au Brésil d’une architecture en bois très dynamique. Dans les années 1990, le carnet de commandes se remplit, surtout avec des résidences de vacances dans la campagne ou sur les bords de l’océan. Leur ossature poteaux-poutres est toujours en bois tropical massif. Après le Sommet de la Terre de Rio en 1992, le Brésil commence à s’intéresser au développement durable. Hélio Olga le pratique en n’employant que des bois éco certifiés, rares dans la forêt amazonienne. Pour être encore plus conséquent, il décide d’abandonner l’emploi d’essences exotiques, qui doivent être transportées sur plusieurs milliers de kilomètres. En 1999, il réalise avec l’architecte Marcelo Aflalo un prototype pour l’utilisation d’eucalyptus, avec des poutres en lamellé-cloué. Il tente ensuite avec l’architecte Cristina Xavier une autre expérimentation pour l’ensemble résidentiel Villa TaguaÃ, et améliore la valorisation de la matière première en transformant les chutes de ses structures en bois massif en panneaux de murs, planchers et toitures. Inventer l’architecture en bois... au pays du bois! L’influence de l’ingénieur-constructeur brésilien Hélio Olga.
Affranchissement
L’étape suivante est
un saut vers
la production industrielle
et un changement
radical de la
ressource. En 2008,
une ligne de
fabrication de lamellé-collé
est installée dans
l’atelier d’ItaConstrutora. S’il
en existe beaucoup
en Europe et
au Chili, ce
n’est que la
seconde au Brésil.
En s’affranchissant des
limites du bois
massif,
l’ingénieur-constructeur
peut envisager de
plus grandes portées,
et réaliser de
vastes équipements et des bâtiments
d’activités comme le
pavillon de vente
aux enchères du
haras Polana et
son porte-Ã -faux de
12mètres. La préfabrication des
éléments, inusitée au Brésil, améliore
les conditions de
travail des ouvriers
et favorise l’optimisation du
processus: meilleur contrôle
de la qualité,
chantier rapide et
propre, réduction significative
de la quantité
de matière. La
démarche d’Hélio Olga
est proche de
celle de Konrad
Merz, l’ingénieur suisse
qui a collaboré
aux projets phares
du Vorarlberg. Avec
du lamellé-collé comme
avec le bois
massif, Hélio Olga
reste fidèle au minimalisme. Dans
ses structures, rien
n’est superflu. Elles
sont «savantes, correctes
et magnifiques».
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