N° 311 - Octobre 2023

Le pire endroit pour les morts ?

Il y en a dans tous les villes et villages de France, des lieux où l’on devrait avoir envie de se promener, des lieux qui devraient être les plus beaux parce que l’on peut y vivre des moments intenses, ou y rester peut-être pour l’éternité… Occupant de vastes superficies, souvent placés en plein milieu urbain, ils sont les parcs ou jardins qui nous manquent tant aujourd’hui.
Et pourtant qu’ils sont laids et sinistres nos cimetières, royaume du kitsch funéraire où règnent fleurs en plastique et plaquettes de granit poli venues de Chine. Le concept de nos cimetières, hérités d’un temps où l’on vivait pendant des générations sur la terre de nos ancêtres, est devenu complètement obsolète. Mais personne ne paraît remettre en cause ce monde, sans doute parce qu’on le subit dans l’urgence et le désarroi, parce qu’il est trop tard, parce qu’on préfère ne pas y penser, mais aussi parce qu’il est soumis au lobbying du business funéraire, bien installé.
Il n’y a qu’à voyager de Stockholm à Igualada en passant par Modène pour découvrir qu’un cimetière n’est pas forcément sinistre. Chez nous, leur conception ou leur entretien est confié aux services municipaux ou à des géomètres, rarement à des paysagistes ou des architectes. Il existe bien quelques rares et beaux exemples, que vous découvrirez dans ces pages, mais ils ne paraissent pas faire école. Une seule métropole, Montpellier, semble avoir pris la mesure du problème avec une magnifique extension de son cimetière de Grammont, réalisée par l’agence Traverses. Mais cette expérience, pourtant exemplaire, ne semble pas avoir ébranlé les mentalités ; les lieux des morts, qui accueillent près de 600 000 Français par an, posent des questions qui n’intéressent visiblement personne. Oui, pendant encore longtemps la France devrait rester le pire endroit pour les morts !

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Sommaire 

Parcours

» Atelier PNG - Une architecture de l’attention

Photographes

» Maxime Delvaux, une posture rafraichissante

Le Grand Entretien

» Que la lumière soit ! - Entretien avec Alberto Campo Baeza

Razzle Dazzle by Mehdi Zannad

» Phantom Power, Espaces spectraux des studios d'enregistrement : quand l'oreille dessine l'architecture

Questions pro

» Quelle importance accorder au programme ?

Livres

Point de vue / Expo / Hommage

Concours

» Orientalismes : concours pour la villa Hegra à Al-'Ula, Arabie Saoudite

Le dossier du mois

» Les lieux de la mort, le grand tabou
» La mort, toute une histoire
» Cimetière de Saint-Antonin-sur-Bayon - La géométrie, symbolique retrouvée et poétique du paysage
» À la vie, à la mort
» L'architecture funéraire, un savoir perdu ?
» Cimetière de Grammont, Montpellier
» Cimetière de Sablonceaux - Le mur, écran révélateur de l’existant comme du lointain

Réalisations

D’A Lab - Design

» Comment mourir en beauté ?

Techniques

» Le réemploi par ceux qui le font
» Apporter sa brique à l’édifice, entretien avec Jean Bocabeille, BFV Architectes
» Concevoir l’après : entretien avec Paul-Martin Barbet, Artbuild
» Les accompagnateurs
» À l'interface, les intermédiaires
» Les (re) distributeurs
» Vers une production circulaire

Innovations

Produits utiles

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> Questions pro

« En décidant de ne pas tout transformer, tout change » - Entretien avec Alexandre Chemetoff

Réutiliser, transformer, restructurer, revaloriser… autant d’actions souvent recommandées quand les enjeux de l’époque incitent à retravai…

Vous avez aimé Chorus? Vous adorerez la facture électronique!

Depuis quelques années, les architectes qui interviennent sur des marchés publics doivent envoyer leurs factures en PDF sur la plateforme Chorus, …

Quelle importance accorder au programme ? [suite]

C’est avec deux architectes aux pratiques forts différentes, Laurent Beaudouin et Marie-José Barthélémy, que nous poursuivons notre enquête sur…