L’Auditorium Ephémère conçu à l’occasion du 10e Forum Bois Construction sous le Grand Palais Éphémère. Des panneaux de CLT flexibles autoporteurs réutilisable à volonté. Entièrement démontables, les panneaux s’aplatissent pour faciliter leur transport. |
Paul-Martin Barbet est Diplômé en architecture et doctorant dans le laboratoire AB.Lab au sein de l’agence ArtBuild Architectes et au laboratoire GSA à l’ENSA Paris-Malaquais. Dans sa thèse intitulée “Concevoir pour le réusage de structure bois” sous la direction de Robert Le Roy et Loïc Couton, il étudie les possibilités de réusage du bois structurel. Il développe également des pistes de réflexion pour passer d’un modèle de réemploi rétroactif aujourd’hui dominant à une démarche plus proactive où le réusage est intégré dès la conception des bâtiments.
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d'architectures : Vous employez le terme de réusage dans vos recherches. Nous connaissons le réemploi qui qualifie la remise en œuvre de matériaux dans une fonction similaire, la réutilisation qui consiste à détourner l’usage premier d’un élément de construction vers une nouvelle fonction (la porte qui devient une table) et le recyclage qui concerne le traitement d’éléments considérés comme des déchets pour en faire de la matière première exploitable. Pourquoi cette nouvelle notion ? Paul-Martin Barbet : Notre premier constat était que la définition du terme de réemploi était floue. Le réemploi sert aujourd’hui à qualifier de nombreuses démarches plus ou moins vertueuses dans les faits. On peut donc se retrouver avec du réemploi sur des gisements si lointains - donc impliquant beaucoup de transport des produits et/ou des préparations très importantes pour leurs remises en œuvre - que l’empreinte carbone rattrape finalement l’économie faite sur l’extraction et la production de l’élément. Pour cette recherche, nous avons donc choisi d’utiliser le terme de réusage (Safah Ben Kheder 2021) qui intègre ces paramètres. Le réusage est pour nous une démarche qui vise le meilleur usage de la ressource dans le temps avec le moins d’impact possible sur l’environnement. Dans un contexte où le greenwashing est omniprésent, fixer des critères sérieux et revenir sur le sens des mots employés nous semble donc indispensable. d'a : quelles sont les enjeux propres du bois structurel sur lequel vous concentrez vos recherches? P-M B : Les exigences du secteur de la construction étant plus drastiques lorsque liées à la structure rendent plus complexes les processus de réusage de bois d’œuvre. La difficulté vient également de la spécificité de chaque structure en bois (situation, essences, produit, mise en œuvre …). Pour revenir à un niveau de performance structurelle répondant aux exigences du secteur, une poutre doit subir un reconditionnement quasi-systématiquement unique en fonction des contraintes et du milieu qu’elle a enduré dans son premier usage. C’est tout l’enjeu de ce matériau organique qui continue de vivre (réagir à son environnement) une fois mis en place. Une autre problématique sur le bois porte sur la question de la ressource. Nous atteignons déjà le seuil critique de consommation de la ressource bois. Il est donc indispensable de mettre en place dès aujourd’hui une stratégie spécifique si l’on compte favoriser et développer le réusage dans la filière bois. d'a : Ce constat est-il le même pour les autres matériaux de construction ? P-M B : Dans une logique de réusage, nous pensons que chaque matériau nécessite la mise en place de sa propre stratégie en fonction des enjeux et des contextes dans lesquels ils sont employés. Qu’il s’agisse de matériaux bruts, traités, composites ou moulés, la filière du réemploi se développe différemment car chaque matière et chaque composant présente des propriétés différentes et des exigences propres. (...) |
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