Dietmar Feichtinger |
Vendredi
soir, 18 h 30, je sonne à la porte de l’agence de Dietmar
Feichtinger, située dans une des longues rues de Montreuil. Il m’accueille et
nous empruntons un escalier étroit qui monte vers un vaste atelier très lumineux,
ouvert sur un jardin. Tous les collaborateurs sont partis, nous nous installons
devant un ordinateur pendant que la femme de ménage passe l’aspirateur et que la
nuit d’automne descend lentement… |
D’a : Qu’est-ce qui vous
prédisposait à être architecte ?
Rien ne me prédisposait à faire ce métier. Mon père était photographe
de mode et il n’y avait pas d’architectes dans ma famille, ni dans mon
entourage. Mais à l’adolescence j’ai eu deux expériences très marquantes. D’abord,
je devais avoir 14 ans, une visite de Paris avec ma sœur. Nous sommes
restés une journée dans la capitale au retour d’un voyage dans le Sud de la France.
Entre deux trains, de 5 heures du matin à 10 heures du soir, nous
avons marché sans but dans cette ville que nous ne connaissions pas. Au
croisement de deux rues, nous avons eu la surprise de tomber sur le chantier du
Centre Pompidou… Devant ces gigantesques poutres treillis, il m’a semblé intuitivement
comprendre ce que pouvait être l’architecture.
Plus tard, vers 17 ans, je suis parti en échange pendant un an Ã
Cleveland aux États-Unis. Là , j’ai d’emblée été frappé par la qualité des
maisons en bois que les gens habitaient. Et pendant ce séjour j’ai pu rencontrer
un architecte, avec lequel je suis toujours en contact, qui concevait ce type d’habitation
dans les moindres détails. Il avait une démarche très singulière : il
construisait une maison qu’il habitait un certain temps avant de la vendre pour
en construire une autre… Et toutes ces constructions se présentaient comme des
prototypes qui répondaient à des exigences particulières.
D’a : Ce sont ces deux
expériences qui vous ont décidé à vous orienter dans cette voie ?
Oui, quand je suis rentré des États-Unis, je me suis inscrit dans une
école d’architecture après avoir longtemps hésité avec la faculté de médecine. Je
me suis par la suite réinterrogé sur ce choix, trouvant ces études trop
abstraites et trop éloignées des préoccupations des gens. J’ai confié mon
trouble à un de mes enseignants, très concerné par le bien-être des usagers et qui
a su me rassurer en me disant : « L’architecte vient d’abord, c’est
lui qui doit permettre le développement harmonieux des hommes et des femmes
dans des espaces aménagés pour cela ; s’il échoue, alors le médecin peut
intervenir… »
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