L’Avenue de La Grande Armée s’inscrit dans un site exceptionnel, occupant un segment de plus de 2 km de l’axe majeur de Paris. Dessiné par Le Nôtre au XVIIème siècle, cet axe historique allant de l’Arche de La Défense au Louvre, est ponctué d’emblématiques monuments du paysage parisien. Le segment de la Grande Armée qui constitue un « maillon central » de cet axe en assurant la liaison entre l’Arc de Triomphe et la Porte de Maillot n’a pourtant connu aucune modification depuis près d’un siècle.

Alors qu’elle fut pendant de nombreuses années « la promenade préférée des parisiens », cette avenue (qui héberge par ailleurs la rédaction de d’a), est tristement devenue un échangeur routier avec l’avènement de l’automobile. Désormais bien loin « son esprit de promenade plantée, de sa connexion au bois de Boulogne, et de ses évènements populaires », elle est aujourd’hui sans surprise mono-spécialisée dans la vente de moto et scooters.

Créé en avril 2022, le Comité de La Grande Armée rassemble des habitants, des locataires et grands propriétaires de l’avenue : Groupama Immobillier, BNP Paribas Cardif, Sanofi, Swiss Life AM… Soutenus par des élus comme Geoffroy Boulard (17ème arrondissement) ou Francis Szpiner (16ème arrondissement), le Comité a fait appel à l’agence PCA-Stream pour réaliser une étude architecturale et urbaine. Une étude régie par une méthode que ses auteurs qualifient de « co-construction innovante ». Elle est le fruit de plus de 100 entretiens et ateliers de travail avec les usagers.

L’ambition du comité est de renouveler l’image de cette avenue pour la rendre « plus verte, plus agréable, et plus esthétique ». Pour cela, l’agence PCA-Stream propose de retrouver l’esprit d’une promenade « continue et plantée » » en « supprimant les contre-allées, en créant des doubles pistes cyclables unidirectionnelles, et en dédiant une bande aux transports en commun, à la livraison et aux taxis ».

L’architecte propose aussi de reconstituer le lien avec le bois de Boulogne pour retrouver une qualité urbaine par la mise en place d’un belvédère, d’aires de jeux, ou de passages protégés.

Enfin dans une dynamique de transition écologique et pour casser l’image autoroutière qui définit aujourd’hui l’avenue l’étude propose de faire de l’avenue une vitrine des mobilités douces par la mise en place d’une méga-station vélo (3 000 places), d’une école vélo ou encore d’un service de petit train.

Si pour l’instant aucun projet n’est acté, les acteurs du comité espèrent profiter de la transformation actuelle de la porte Maillot , des Jeux de 2024, des investissements des nombreux acteurs privés et de la révolution des mobilités électriques pour accélérer cette mutation.