Revoir Paris, Calude Eveno / London Overground, Iain Sinclair |
Paris
Londres, deux manières d’écrire sur la ville par deux auteurs qui
ont fait de la déambulation urbaine un genre à part entière. Deux
ans après « D’humeurs paysagère », qui nous
entrainait dans les jardins parisiens et d’Île-de-France, Claude
Eveno consacre son dernier ouvrage à Paris. Les quinze voyages ne
circonscrivent pas un quartier mais un trajet. Comme le laisse
deviner le titre, le récit psychogéographique de l’auteur est
empreint d’une nostalgie qu’il ne cherche pas à dissimuler. S’il
se réjouit du cosmopolitisme qui a envahit quelques rues, il déplore
la gentrification et la dysneylandisation d’une ville où la vie de
quartier disparaît. Mais l’érudition et l’humour de Claude
Eveno font de chaque promenades une aventure que l’on suit toujours
avec gourmandise.
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En 2003, le romancier Iain Sinclair livrait un récit de voyage le long de l’autoroute M25 ceinturant Londres (London orbital, lire dans d’a n° 201 de juin 2011). La force documentaire de l’analyse était portée par une écriture qui le rattachait autant à la littérature de science fiction à la J.G. Ballard qu’à l’étude urbaine. Pour le film Swandown en 2013, Iain Sinclair n’a pas hésité non plus à pédaler en pédalo sur 230 kilomètres de voies fluviales pour rejoindre le site olympique londonien. (www.darchitectures.com/swandown-le-pedalo-situationniste). Dans « London Underground », Sinclair reprend le principe de London orbital mais nous entraîne dans la dernière ligne de métro aérienne ouverte par Boris Johnson en 2010. Dans un récit proche de l’hallucination, les sédimentations du temps et de l’espace se chevauchent sur ce territoire lacéré par un siècle d’exploitation où se croisent les personnages –bien réels– les plus improbables. Entre surréalisme et situationnisme, l’écrivain fait des paysages les plus abimés ou abandonnés le prétexte à d’étonnantes aventures où pointe toujours la critique politique la plus acerbe.
London
Overground,
Iain Sinclair, Éditions Inculte/dernière marge, août 2016, 14 x 19 cm, 314 p., 19,90 euros.
Dum Dum, Lukasz Wojciechowski, éditions çà & là 21 x 15 cm, 272 p., 25 euros [...] |
La couleur des choses, Martin Panchaud, Éditions çà et là , 17 x 23 cm, 236 p., 24 euros [...] |
Que notre joie demeure, Kevin Lambert, éditions Le Nouvel Attila20 x 14 cm, 368 p., 19,50 euros. [...] |
Tentatives périlleuses, Treize tragédies architecturales, Charlotte van den Broeck, Héloïse d’… [...] |
La Grande révolution domestique, Dolores Hayden, Éditions B4214 x 22 cm, 376 p., 29 euros. [...] |
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