Une grande partie des maisons sont étagées et juxtaposées en bandes en suivant les courbes de niveau. |
Dossier réalisé par Raphaëlle SAINT-PIERRE À la fin des années 1950, un promoteur éclairé demande à André Lefèvre-Devaux et Jean Aubert d’établir le plan-masse d’un domaine de 158 hectares avant son morcellement. Au développement anarchique et au mitage systématique de la côte varoise, le duo oppose un modèle d’intégration dans le paysage naturel. Délaissant le parcellaire habituel, ils exploitent la typologie du village. En déterminant des zones constructibles, ils parviennent à garder intacte la majeure partie du domaine. |
La première tranche regroupe 240 habitations dans six hameaux répartis autour d’un sommet. Liés à la topographie, les bâtiments sont étagés et juxtaposés en bandes qui suivent les courbes de niveau. L’absence de mode de groupement systématique diversifie les volumes. Entre maisons mitoyennes, pas de clôtures mais des murs paravents qui amorcent des séparations. Lefèvre et Aubert obtiennent une réelle densité sans qu’aucune maison n’entrave la vue des autres ni son intimité.
À ce village s’ajoutent 440 villas individuelles confiées pour la plupart à l’agence. Traitement moderne et inspiration méditerranéenne se marient avec finesse : pureté des lignes, murs massifs en pierre de schiste rouge local surmontés d’acrotères en béton brut de décoffrage et menuiseries en bois. Les toits-terrasses plantés, traités en restanques, prolongent le sol naturel chaque fois que cela est possible. Une telle réalisation n’aurait plus été autorisée dès les années 1970 du fait de l’imposition de couvertures en tuiles romaines dans la plupart des plans d’occupation des sols (POS) locaux. Des lieux de transition, aménagés par les architectes dans leurs moindres détails, favorisent la cohérence esthétique du Gaou Bénat, mais aussi la vie sociale de ses habitants : ruelles, chemins, sentiers menant à la mer, escaliers pavés, placettes. Un exemple pérenne puisque de nouvelles villas continuent d’être construites encore aujourd’hui par des architectes respectant le cahier des charges détaillé et restrictif d’origine, qui définit les principes constructifs et esthétiques et les modalités d’administration.
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N° 246 - Juillet 2016
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