Les maisons oui, mais groupées : La densité horizontale à Landouge, par l'Atelier du Rouget de Simon Teyssou

Rédigé par Raphaëlle SAINT-PIERRE
Publié le 22/06/2016

Dossier réalisé par Raphaëlle SAINT-PIERRE
Dossier publié dans le d'A n°246

Après une belle opération de 20 maisons groupées en bois douglas à Brioude (Haute-Loire) en 2007, l’Atelier d’architecture Simon Teyssou a livré l’année dernière 51 habitations individuelles groupées à Landouge, une commune rattachée à Limoges (Haute-Vienne). C’est le premier projet du bailleur social Limoges Habitat à suivre la méthode de la conception intégrée. Lors du concours, les architectes clermontois proposent des grands principes urbains et paysagers, opposés à la logique pavillonnaire actuelle. Puis, à chaque phase de la conception, tous les partenaires se réunissent pour faire émerger un consensus, des questions techniques de choix de chaudière ou d’entretien jusqu’au traitement des espaces verts.

L’ensemble, y compris les parties publiques, s’étend sur à peine 1 hectare. « Nous avons imaginé l’opération comme un village, notre seul regret est l’absence d’aménagement du petit parc prévu au milieu suite au changement de municipalit酠», raconte Simon Teyssou. Rejetées en périphérie, les deux voiries introduisent « une distance de courtoisie Â» avec les voisins du tissu pavillonnaire ancien, tandis qu’un cheminement piéton relie ce nouveau quartier au centre-bourg, à ses commerces et ses services.

« L’opération est homogène, mais avec une diversité de situations habitées. Â» L’atelier détermine des figures et des implantations qui varient entre les six groupes de maisons pour privilégier les orientations plein sud, sud-est et sud-ouest, et éviter les ombres portées grâce à un jeu de niveaux, l’abri extérieur pouvant servir de remise ou d’atelier de bricolage.

Linéaire, le groupe A s’inscrit dans un dispositif qui établit une transition entre espace public et privatif : les habitants passent sous un large auvent puis traversent leur jardin pour joindre leur maison. En B, ils entrent par le nord dans un premier petit jardin non clôturé ouvert sur l’espace public. Les groupes D, E et F jouent sur la topographie avec des habitations étagées dans la pente. En D, les loggias placées en prolongement d’un logement sur trois créent des redents qui donnent un peu d’intimité aux jardins. Le plus dense de l’opération, l’ensemble E, est desservi au nord par une coursive – qui conduit les locataires chez eux par le rez-de-chaussée, le palier de leur escalier intérieur ou l’étage â€“ et au sud par une venelle. Le groupe F relève d’une volumétrie plus fragmentée avec des duplex et des simplex, dont les façades, alignées au nord, varient au sud pour préserver des regards.

La construction est en ossature bois, seuls les planchers bas et les murs de refend entre les différentes maisons sont en béton armé pour l’inertie thermique et l’isolation acoustique. Les toitures-terrasses végétalisées améliorent le confort d’été de ces habitations BBC-Effinergie labellisées Habitat & Environnement. En misant sur la compacité et en associant un bardage en mélèze à du Bacacier économique, Simon Teyssou et ses associés parviennent à un coût de 1 150 euros le mètre carré habitable, comprenant l’aménagement extérieur. Et pour permettre aux familles d’adapter leur logement à leurs revenus sans se restreindre en nombre de pièces, les architectes produisent des T3 et T4 avec des surfaces variables.


Lisez la suite de cet article dans : N° 246 - Juillet 2016

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