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Marcher sur des cellules photovoltaïques : ce qui était impensable devient possible grâce à un système de capteurs solaires enrobés dans un polymère. Cette technologie ouvre de nouveaux champs d’application du solaire. |
La production d’électricité à partir de l’énergie solaire suit deux stratégies bien distinctes. La première intègre les cellules photovoltaïques au bâti. L’insertion plus ou moins heureuse de panneaux photovoltaïques à l’architecture ou à des ouvrages d’art entraîne des contraintes diverses : complexification des détails constructifs, fragilisation de l’étanchéité, application limitée du fait de l’orientation des bâtiments, etc. Les fermes solaires installées dans des espaces libres ignorent ces contraintes mais monopolisent de vastes surfaces de territoire aux seules fins de production énergétique. Le système Wattway est une sorte d’entre- deux, puisqu’il propose de disposer les cellules photovoltaïques à même la chaussée, sur de grandes étendues. L’innovation tient à ce que la surface couverte par les cellules reste carrossable et puisse être empruntée par des véhicules imposants de type camion. Un exploit au regard de la faible résistance mécanique des cellules photoélectriques, pas plus solides qu’une mince feuille de verre. Rouler dessus revient « un peu à demander à une biscotte de résister au passage d’un 10 tonnes », détaille Franck Barruel, chef de laboratoire à l’Institut national de l’énergie solaire (INES), qui a développé le procédé en partenariat avec Colas – qui l’a initié. > TOURBILLON Au départ, le projet se fondait sur une
technologie de panneaux souples en silicium amorphe développée en France
par les industriels de l’étanchéité. Après le tsunami provoqué par l’arrivée
de cellules à bas prix mises sur le marché par des industriels chinois,
entraînant la faillite des fabricants occidentaux, les chercheurs ont opté
pour le silicium polycristallin, une technologie représentant 90 % du
marché mondial du solaire photovoltaïque. Les cellules sont encapsulées
dans une résine composite suffisamment translucide pour laisser passer la lumière,
résister au poids et fournir aux véhicules une adhérence comparable à
celle des enrobés traditionnels. Le complexe se colle à même la voie
existante. Le câblage s’effectue en bordure de route, les connexions au
sein des panneaux sont construites de façon à ce que la panne d’une
cellule n’arrête pas la production d’électricité. Sur l’échelle TRL
(Technology Readiness Level), évaluant le niveau de maturité d’une
technologie, Wattway a atteint le niveau 7, qui correspond à la démonstration
dans un environnement opérationnel. Installés sur le site de l’INES, les
panneaux ont déjà subi un cycle d’un million de passages de véhicules, ce
qui correspond à vingt ans de trafic d’une route moyenne. Le produit a été
posé sur plusieurs sites pilotes de 20 à 100 m2 de surface. L’industriel estime
que l’application de son système sur 2,5 % de la surface des routes de
France pourrait couvrir 10 % des besoins nationaux en énergie électrique –
hors consommation de chauffage. Au niveau local, un kilomètre de chaussée
permettrait d’alimenter l’éclairage public d’une ville de 5 000 habitants, ce
qui pourrait s’avérer particulièrement intéressant dans les zones mal
connectées aux réseaux électriques. En Hollande, un système de route
solaire, SolaRoad, installé depuis un an sur un tronçon de 70 mètres d’une
piste cyclable, fournit de l’électricité à trois foyers. De quoi donner
confiance dans le potentiel de ces produits, que l’on pourra dévier
facilement de la route pour installer sur toutes sortes de surfaces planes
: place, terrasse… Wattway Colas
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