socle en béton et structure en bois |
Dossier réalisé par Maryse QUINTON |
L’acte fondateur de la construction du collège Simone-Veil fut d’affronter la topographie afin de composer avec un site à deux visages en périphérie de Lamballe : au nord de la parcelle, en contrehaut, une route départementale très passante dont il fallait se protéger au maximum; au sud, une tout autre vision, celle d’un paysage rural, avec ses haies bocagères et ses vues sur le village.
Sur trois niveaux, le bâtiment
superpose un socle formant une longue courbe et un second volume en
superstructure, strictement régi par une trame orthogonale. Par son implantation,
l’ensemble embrasse la ville et protège la cour des vents dominants. Le
rez-de-chaussée comprend le hall d’entrée, le réfectoire, les espaces de vie
scolaire ainsi que la salle polyvalente, tandis que sur les deux niveaux
supérieurs les classes s’organisent de part et d’autre d’une rue intérieure qui
les distribue. Le collège peut accueillir jusqu’à 920 élèves, dont 120
adolescents en apprentissage professionnel, scolarisés en Segpa.
À cette organisation répondent
deux systèmes constructifs distincts. Un socle en béton déploie une façade
rideau transparente sur la cour tandis que les deux niveaux supérieurs sont en
ossature et bardage bois. En avant de la façade, une résille en Douglas crée
une modénature singulière et une épaisseur qui permet de protéger les classes
du soleil. Un système de stores d’occultation motorisé complète le dispositif.
Les circulations, dont on sait
qu’elles cristallisent les inquiétudes en milieu scolaire, figurent parmi les
grands atouts du projet. Vastes et éclairées zénithalement par une verrière
centrale, elles deviennent des lieux informels que les collégiens prennent
plaisir à investir. Depuis l’atrium jusque dans les étages, lumière naturelle
et vues sur le paysage sont omniprésentes. « Le geste architectural est prévenant
au regard de la nature, explique l’agence Colas Durand. Tout ce qu’elle donne
est capté de manière intelligente par le bâtiment et redistribué techniquement
dès que besoin. » Le collège s’appuie ainsi sur une conception bioclimatique
empreinte de bon sens : compacité du bâtiment, emploi du bois comme matériau
principal, récupération des apports solaires, ventilation double flux, toiture
végétalisée.
Le projet comprend également
la réalisation au-dessus des champs inondables d’une passerelle qui permet aux
collégiens de rejoindre le gymnase ainsi que le centre-ville de Lamballe de
façon originale. À l’extrémité est, la salle polyvalente peut fonctionner de
manière autonome avec sa propre entrée et des sanitaires indépendants. Une
manière pour le maître d’ouvrage de mutualiser cet équipement et, pour le
collège, de s’ouvrir davantage sur le monde extérieur.
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