Lieu de travail de l'Atelier du Rouget Simon Teyssou au Rouget |
Dossier réalisé par Maryse QUINTON Architecte pleinement engagé sur les territoires de la ruralité, Simon Teyssou vit et travaille au Rouget, une commune située dans le Cantal, en Auvergne, où il a passé son enfance. Essentiellement concentrées dans cette région, les réalisations de l’Atelier du Rouget sont toujours menées en collaboration étroite avec les élus et les habitants : des logements, des équipements ou des plans d’urbanisme qui s’inscrivent dans la continuité du paysage et de ce qui est déjà là . En 2014, il cofonde VIRAGE, avec les architectes Loïc Parmentier, Mathieu Bennet et Félix Mulle, un réseau de quatre ateliers d’architecture qui s’intéresse à différentes formes d’exercice en milieu rural ou périurbain. Simon Teyssou est également le directeur de l’École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand. |
Projet « manifeste » : cette qualification est bien souvent convoquée pour résumer cette opération de Simon Teyssou au Rouget, manifeste pour la dimension locale qu’elle porte et la réflexion plus globale qu’elle engage sur des thématiques plus que jamais d’actualité. Pour l’architecte originaire du Cantal, ce bâtiment fait partie de ces « édifices qui ont le pouvoir de révéler les spécificités des territoires sur lesquels ils s’implantent ». L’agence de ce fervent défenseur du potentiel des territoires ruraux est installée au Rouget, une commune dynamique de 1 000 habitants.
Quand se présente l’opportunité d’acquérir une parcelle de 400 m2 attenante aux bureaux que Simon Teyssou louait jusqu’alors, il saisit l’opportunité d’éprouver in situ ses convictions et de prouver que la densité est possible malgré l’absence de pression foncière. Pariant sur la mixité, différentes temporalités et mobilités pour contribuer à l’animation de la commune, le programme combine un atelier d’architecture, « prétexte du projet » et trois logements : un T6 conçu pour l’architecte et sa famille, et deux T3 destinés à la location. Soit 425 m2 habitables répartis sur quatre niveaux : un véritable petit immeuble à la campagne.
L’ensemble s’installe sur une parcelle libre entre deux rues dont l’une est la principale du Rouget, sur un terrain accusant un dénivelé important. Il s’inscrit dans le processus de fabrication du bourg et la logique d’addition préexistante.
Il prend la forme de deux volumes distincts. Au sud, l’entité principale abrite deux niveaux de bureaux surmontés d’un grand appartement en duplex. Pensé comme un espace annexe, le second volume au nord superpose les deux T3. Entre les deux, les circulations verticales assurent la distribution des étages.
Le projet est réalisé en bois, matériau que Simon Teyssou connaît et maîtrise parfaitement. L’essence n’a pas été choisie par hasard. C’est un bois exogène, le Douglas, issu de la coupe d’éclaircie d’une forêt familiale voisine, qui a été retenu pour construire la structure, les bardages, les platelages et lattages : « L’abattage et le débardage ont été réalisés par une entreprise forestière du Rouget, les billes de douglas débitées en Corrèze, les pièces de lamellé-collé assemblées en Aveyron, les charpentes montées par une entreprise locale. Le projet explore ainsi les possibilités offertes par les logiques de circuits courts. » Dans une région dominée par la construction en dur, l’architecte affirme ici l’idée d’une hybridation entre architecture de masse et construction filigrane qui s’inscrit dans la généalogie des projets menés par l’Atelier du Rouget.
[ Lieu : 46, avenue du 15-Septembre-1945, Le Rouget
Maître d’ouvrage : privée
Maîtrise d’œuvre : Atelier du Rouget Simon Teyssou ; 3B (BET Bois)
Surfaces : 199 m2 (bureaux) + 225 m2 (appartements : 1 T6 et 2 T3)
Entreprise bois : Bouysse menuiserie (charpente bois, ossature bois, bardage, menuiseries extérieures et intérieures bois)
Coût : X
Livraison : juillet 2014 ]
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