C’est au Centre Pompidou qu’ont été dévoilés le 20 septembre les lauréats. Le Grand Prix d’architectures a été décerné aux architectes de l’atelier nantais RAUM pour leur exemplaire extension et réhabilitation d’une piscine au cÅ“ur de Saint-Méen-le-Grand, en Ille-et-Vilaine. En composant avec un existant très ordinaire, les architectes sont parvenus à concevoir un bâtiment qui ras- semble l’ancien et le neuf dans une composition unitaire. En réinterprétant de manière contemporaine l’écriture vernaculaire faite de toits en pente et d’ardoises, ils offrent en cÅ“ur de bourg un équipement qui entre en subtile résonance avec la très belle abbatiale de Saint-Méen.

Dix autres réalisations architecturales ont reçu le Prix d’architectures. La sélection montre le renouveau d’une commande exigeante en matière d’architecture au cœur des territoires, loin des grandes métropoles, pour des projets souvent très modestes. Cette production redonne à la nouvelle génération d’architectes le rôle politique que la profession a progressivement perdu aux cours des dernières décennies. Leurs réponses au programme montrent qu’ils n’hésitent pas à le questionner et à instaurer un dialogue avec leurs commanditaires. La relation avec les maires s’est révélée déterminante dans les manières de modifier et d’enrichir les demandes initiales. C’est finalement l’échelle modeste de ces réalisations qui les rend propices à de nouvelles façons d’envisager le projet. Au plus près des préoccupations et des particularités locales et par leur constante capacité à s’adapter, ces architectes montrent combien ils sont les mieux placés pour répondre aux enjeux environnementaux, loin des injonctions normatives ou idéologiques.