Vue de la rotonde |
Avec la transformation de la Bourse de Commerce en musée d’art contemporain, le collectionneur et homme d’affaires François Pinault poursuit le rêve de présenter sa collection en plein cœur de Paris après l’abandon du projet de l’île Seguin il y a plus de 15 ans. Ce monument emblématique de l’architecture parisienne, d’abord halle au blé au XVIe siècle après de nombreuses transformations et rénovations hasardeuses à partir des années 70, est aujourd’hui restauré et vivifié par l’architecte Tadao Ando associé à l’agence parisienne NeM, Pierre-Antoine Gatier pour les parties classées, et le BET Setec. |
Au centre de la rotonde, Tadao Ando a choisi d’inscrire un cylindre de béton de neuf mètres de haut. Cette forme élémentaire dialogue avec la lumière zénithale de la coupole et le décor peint qui la surplombe dans une mise en tension presque cosmique. En occultant une partie des façades intérieures, l’architecte japonais a choisi d’envelopper le visiteur dans un espace qui invite à la contemplation et à l’introspection. Entre cette façade historique et la paroi de béton, des escaliers s’enroulent pour donner accès aux galeries latérales d’exposition et au sous-sol avec son auditorium.
François Pinault a également fait appel à Ronan et Erwan Bouroullec pour concevoir les aménagements mobiliers. Les deux frères ont travaillé tout en douceur et sobriété : des bancs et mats extérieurs autour du bâtiment, luminaires et assises s’habillent uniformément d’accents métalliques. À l’intérieur, ils ont créé des lustres s’élevant dans toute la hauteur du vide des escaliers, des chaises, des bancs et divers éléments de muséographie en acier laqué et cordes blancs, noirs ou gris. Dans le restaurant, dont la carte est élaborée par Michel Bras, des tapis aux couleurs de bois brûlés, des rideaux en treillis aux larges trames de tons gris, des sièges et tables à la structure en acier martelé aux teintes sombres (Officina de chez Magis), toute une atmosphère sobre et feutrée qui adoucit l’éclatante lumière des fenêtres ouvertes vers les Halles et le centre Pompidou.
Auparavant exposée au Palazzo Grassi et à la Punta della Dogana à Venise, la collection contemporaine révèle aujourd’hui son caractère éclectique. L’accrochage principal se compose d’une riche collection picturale et sculpturale où l’on retrouve, entre autres, Rudolf Stingel, Marlène Dumas ou Antonio Oba autour d’une proposition mixte dépeignant la figure humaine. Le premier étage présente une sélection photographique avec six artistes dont Cindy Sherman réunis autour des questions d’identité, de genre et de sexualité. On peut également re-découvrir les réalisations de Bertrand Lavier et ses ready-mades revisités dans le « Passage », espace intermédiaire à l’extérieur du cylindre. La monumentalité de la Galerie 2 consacre son espace aux oeuvres de l’incontournable figure du Black Arts Movement, David Hammons, dévoilés pour la toute première fois. Au sous-sol, le Studio immerge les visiteurs dans la pénombre et l’ambiance sonore de l’artiste français Pierre Huygues. L'oeuvre Untitled d’Urs Fischer, une réplique de l’Enlèvement des Sabines en cire subit au centre du cylindre une lente consomption évoquant l’évanouissement lent de la beauté. La collection Pinault offre ainsi au public une belle démonstration de l’infinie diversité créative contemporaine.
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