La Butte Rouge |
La
municipalité de Châtenay-Malabry et l'OPHLM
étudient depuis quelques années déjà la démolition de certains secteurs de la
cité jardin de la Butte Rouge, pour les remplacer par de nouveaux ensembles
immobiliers, tandis que d’autres seront simplement rénovés. Les premiers
entretiens de relogement commencent pour 120 familles concernées par la
première tranche des travaux. Jean-Louis
Cohen, historien de l’architecture et professeur au Collège de France, donnera une
conférence pour encourager la défense de ce patrimoine moderne, le 15 mars
prochain. |
Il y a un
siècle, Henri Sellier, administrateur de l’office des Habitations à Bon Marché,
achetait des terrains en bordure du bois de Verrières, pour y implanter une des
cités-jardins prévues par le plan d’aménagement du Grand Paris. La cité de la
Butte Bouge, conçue par les architectes Joseph Bassompierre, Paul de Rutté, Paul
Sirvin et le paysagiste André Riousse y est construite en plusieurs phases, entre
1931 et 1965. Elle compte aujourd’hui environ 3 800 logements répartis sur 70
hectares. Proposant un ensemble de faible densité, composé de bâtiments de
petite dimension, de jardins ouvriers, de places, d’espaces verts et de
services publics, elle permet à plus de 9 000 habitants à revenus modestes de
vivre dans un quartier dont les critères de conception et de rapport à la
nature ne sont pas sans rappeler ceux des éco-quartiers actuels.
Inscrite à l'inventaire général
du patrimoine culturel du XXe siècle, la cité-jardin a fait l'objet
d'une demande de classement au titre des "sites patrimoniaux
remarquables", fin 2017, mais ne bénéficie à ce jour d'aucune protection. La
municipalité de Châtenay-Malabry et l'OPHLM argumentent de l’absence de
mixité pour détruire un tiers de la cité afin d’y construire des logements
en accession à la propriété, et réhabiliter un autre tiers en rehaussant le
bâti et en augmentant les loyers du simple au double. Seul le dernier
tiers serait maintenu dans la catégorie de logements sociaux qui est celle de
toute la cité aujourd’hui. Le maire, Georges Siffredi
(LR), fait reposer la nécessité d’une démolition sur l’isolation phonique
inexistante, le fort taux d’humidité de certains bâtiments, les typologies d’appartements
inadaptées, l’absence de parkings et d’accès aux personnes à mobilité réduite.
Pour certains, ces problématiques n’appellent pas nécessairement une
démolition, les qualités de ce patrimoine moderne pouvant être remises en
valeur par un simple projet de rénovation.
Jean-Louis Cohen, offrant pour la défense de
cette cité sa connaissance pointue du patrimoine du XXe siècle,
donnera une conférence dans la ville-même, alors que de nombreux organismes ont
déjà œuvré pour la protection de ce site : DoCoMoMo France (Documentation et conservation des édifices et
sites du mouvement moderne), Sites et Monuments (Société
pour la protection des paysages et de l’esthétique de la France), l’Association Châtenay Patrimoine Environnement (ACPE),
et France Nature Environnement Ile-de-France.
La demande de classement en Site Patrimonial
Remarquable a reçu le soutien de deux anciens Ministres de la Culture, Jack
Lang et Françoise Nyssen. Une pétition en ligne est lancée depuis plus d’un an,
pour manifester contre cette démolition.
La conférence-débat : «la Cité Jardin de la Butte Rouge, un idéal à sauvegarder», aura
lieu au Centre Protestant de Châtenay-Malabry, 36 rue
Jean-Longuet, 92290 Châtenay-Malabry, le vendredi 15 mars 2019 à 17h.
Pour signer la pétition en ligne :
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