Démolition de la Grande Ouche |
La démolition des quinze logements de la Grande Ouche construits par
Paul Chemetov il y a 32 ans dans la commune de Saint-Benoît-du-Sault (36) a
commencé le 29 mars dernier. Et ce, malgré quatre mois de protestation des élus
locaux et de l’association Les ateliers
Grande Ouche. |
Depuis que la société publique de
logements sociaux Scalis a obtenu en novembre 2017 un permis de démolir l’un
des cinq bâtiments de l’ensemble (celui comportant les plus grands logements),
l’association Les ateliers Grande Ouche
s’est constituée pour protester contre cette décision. La pétition a compté au
bout de quelques jours 500 signataires et le dialogue s’est rapidement engagé
avec les élus locaux. Une visite ainsi qu’un certain nombre de photographies
ont permis à l’association de leur révéler les qualités architecturales de
l’ensemble. La communauté de communes a ainsi voté le 27 mars 2018 le rachat du
bâtiment, décision qui laissait espérer une réhabilitation du site. Sa
démolition a pourtant commencé moins de deux jours plus tard.
Datant des années 1980, cet
ensemble s’apparente formellement aux corps de ferme de la région. Il est
organisé autour de passages qui assurent sa continuité avec le bâti ancien et
ménage de nombreux points de vue sur le paysage environnant, auquel il cherche
à s’intégrer. Les bâtiments sont d’autant plus intéressants qu’ils témoignent
de la pensée urbanistique de Paul Chemetov, qui a également conçu une grande
partie des édifices publics de la commune.
Cette architecture remarquable a
permis à Saint-Benoît-du-Sault d’être admise dans l’Association des Plus Beaux
Villages de France en 1988 et d’intégrer en 2007 un Secteur Sauvegardé qui
comprend aussi bien les bâtiments anciens que la Grande Ouche. Yves Dauge,
président de la Commission nationale des Secteurs Sauvegardés à cette époque,
affirme que la présence d’éléments d’architecture contemporaine au sein d’un
ensemble urbain ancien a joué en faveur de la commune dans le choix qui a été
fait. Dans le communiqué qu’il a publié à ce propos, il juge la décision de
démolir au mépris de la décision de la communauté de communes et de l’intérêt
que représentait le complexe particulièrement provocante.
La flexibilité du bâtiment dont les cloisons étaient facilement démontables aurait pu le conduire à accueillir selon les architectes des ateliers-logements, des associations à vocation sociale et culturelle, un service d’aide aux entreprises ou autres. De nombreux partenaires étaient prêts à y contribuer, d’organismes de formation régionaux à la Chambre des Métiers. Les 300 000 € investis dans une démolition qui représente pour la commune une perte patrimoniale de l’ordre de 2 millions d’euros auraient donc pu être employés autrement.
Site de l’association :
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