Le complexe de logements Robin Hood Gardens d'Alison et Peter Smithson, inauguré en 1972 à Londres, est promis à la démolition |
Inauguré en 1972 sur un projet de Alison et Peter Smithson, le complexe de logements Robin Hood Gardens est un des témoins les plus importants de l’architecture brutaliste et des réflexions sur l’habitat social d’après-guerre. Malgré la mobilisation des acteurs de la profession pour la préservation et la réhabilitation de ce patrimoine unique, l’ensemble bâti, situé à l’Est de Londres, est sur le point d’être démoli au profit d’un projet contemporain. |
Entre 1966 et 1972, Alison
et Peter Smithson projettent dans les Robin Hood Gardens leur vision radicale
d’une nouvelle forme
d’habitat collectif. Situées dans le quartier de Poplar, les deux barres
légèrement infléchies des Robin Hood Gardens se font face, contrant les
nuisances des axes routiers parallèles et permettant à un écrin de verdure,
modelé par les rebus du chantier, de se déployer au cœur de l’ensemble.
Maximisant l’ensoleillement par des hauteurs différentes, les deux bâtiments sont construits en panneaux de béton pré-fabriqués, selon la logique de bas coût et d’exploitation de la production de masse des Smithson. Le complexe regroupe 214 logements sociaux. Tous les trois niveaux, une circulation haute dite « dans le ciel » prolonge l'espace social de la rue -propice à la discussion et aux jeux d'enfants- dans les bâtiments.
Plusieurs campagnes pour la sauvegarde de ce projet singulier ont été lancées depuis 2008, notamment par l’organisation the Twentieth Century Society, et ont été soutenues par quelques grandes figures du paysage architectural comme Richard Rogers, Toyo Ito ou Robert Venturi. L’influence de ces derniers n’a pourtant pas suffit à contrer les positions politiques. En 2016, David Cameron classait encore l'ensemble parmi une centaine de bâtiments à démolir car il ne cristallise, selon lui, que crime et pauvreté.
Il est à noter que deux autres complexes, pourtant
symboliques de la même époque de construction, connaissent un tout autre sort à
Londres. La Balfron Tower de Ernö Goldfinger, toute proche, est une entité
patrimoniale protégée depuis 1996. Le Barbican Center par Chamberlin, Powell et
Bon est aujourd'hui devenu un lieu d'habitation et de culture des plus
attractifs grâce à une gestion privée.
Le bloc ouest des Robin Hood Gardens disparaîtra dans les prochaines semaines, puis le bloc est dans un second temps. Seule une partie du vaste espace extérieur partagé sera conservée. Les deux bâtiments seront remplacés par un projet des agences londoniennes Haworth Tompkins et Metropolitan Workshop, dans le cadre de la campagne de rénovation urbaine Blackwall Reach. 1575 nouveaux logements sont attendus ainsi que des services et commerces dans une collection de blocs plutôt génériques, déclinant la brique en façade.
Le média britannique Dezeen a capturé, grâce à un drone,
ce qui pourraient être les dernières images des Robin Hood Gardens.
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